Pharaons !

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 6 décembre 2011

Amon

AmonIl s'agit à l'origine d'un dieu céleste égyptien qui devint rapidement LE dieu solaire le plus important du pays, alors qu'il n'était qu'un dieu local thébain. Le culte d'Amon a pris de l'importance parallèlement à la montée en puissance de Thèbes dans le gouvernement.

Au nouvel Empire il fut associé au dieu Râ pour former Amon-Râ, sous la forme duquel il était le "Roi des Dieux" et la divinité tutélaire des pharaons. Les pharaons, déjà considérés comme "fils de Râ" devinrent alors incarnations d'Amon-Râ. Amon prit le rôle de dieu créateur et de divinité principale dans la cosmologie du Nouvel Empire, créant ciel et terre par sa pensée.

Membre de l'Ogdoade, couplé à la déesse Amaunet, il représente le pouvoir occulte. Il est aussi membre de la triade thébaine et de ce fait mari de la déesse Mout, et père de Khonsou. On représentait Amon comme un homme barbu à peau bleue ou un homme à tête de bélier et aux cornes torsadées. Il porte une couronne à deux hautes plumes et est parfois représenté de manière ithyphallique, en érection.

Son apparence réelle était cependant supposée être au delà de la compréhension humaine et on l'appelait "le caché, mystérieux de forme", invisible mais omniprésent dans le cosmos.

Les animaux sacrés d'Amon étaient l'oie et le bélier et son sanctuaire principal se situait à Karnak et Louxor, près de Thèbes. Amon et les prêtres thébains furent éclipsés par le dieu Aton sous le règne d'Akhenaton, mais les choses rentrérent dans l'ordre dès après la mort de celui-ci.

Ce fut seulement lors de la mise à sac de Thèbes par les Assyriens en 663 avant J.-C. que l'influence d'Amon s'amoindrit pour n'en faire qu'un dieu d'importance locale. Toutefois, l'oracle d'Amon dans l'oasis de Siwa dans le désert occidental perdura au moins jusqu'au temps d'Alexandre le Grand, qui visita l'oracle avant de se faire couronner Pharaon.

Mykérinos

MykérinosMykérinos était le fils de Khéphren et de Khamernebti I. Il était marié à sa soeur, Khamernebti II, avec qui il eut un fils, Khunre, qui mourut très jeune.

Il a probablement eu deux autres épouses, mais leurs noms ne nous sont pas parvenus. L'une de ces femmes lui donna un fils, Shepseskaf, son successeur, et 'lautre lui donna une fille, Khentkaus I, qui a peut-être épousé Ouserkaf, le premier roi de la Ve Dynastie.

Selon la Liste Royale de Turin, son règne dura 18 ou 28 ans. La plus récente année de règne attestée remonte au 11ème comptage des troupeaux, ou à l'année qui suivit. Avec un recensement biennal, Mykérinos aurait au moins régné 21 ou 22 ans, ce qui, considérant son monument funéraire inachevé à sa mort, semblerait trop long. On penche donc en général pour un règne de 18 ans et un recensement des troupeaux irrégulier.

La Liste Royale de Turin place un autre roi entre Khéphren et Mykérinos, au nombre d'années de règne inconnu. C'est peut-être l'hypothétique roi Bakarê, qui était peut-être un autre fils de Khéops.

Contrairement à Khéops et Khéphren, Mykérinos fut plus tard considéré comme un roi bon et sage. Peut-être parce que sa pyramide, construite près de celles de Khéops et de Khéphren à Gizeh, fait un peu moins de la moitié de la taille de ces dernières. Le temple mortuaire construit devant sa pyramide fut complété un peu à la hâte par le successeur de Mykérinos, Shepseskaf.

lundi 5 décembre 2011

Khéphren

KhéphrenKhéphren était le fils de Khéops et d'Hénoutsen, et par conséquent le demi-frère de son prédécesseur Didoufri. Il épousa sa (demi ?) soeur Khamernebti I, avec qui il eut un fils, Mykérinos, et une fille, Khamernebeti II. Il fut aussi marié à Meresankh III, une fille de Kawab et Hétep-Hérès II, avec qui il eut au moins quatre fils : Nebemakhet, Niouserrê, Khenterka and Douaenrê, et une fille, Shepsestkaou. Ses autres fils étaient Nikaourê et Sekhemkarê, mais l'identité de leur(s) mère(s) n'est pas connue.

Nous ne savons pas non plus pourquoi c'est Khéphren qui a succédé à son demi-frère Didoufri et non son propre fils, Sethka. On suggère parfois que Khéphren a écarté ce dernier du pouvoir, mais il est tout aussi possible qu'à la mort de Didoufri aucun de ses fils n'ait survécu et que Khéphren était le descendant de Khéops le plus âgé. Son mariage avec Meresankh III, une petite-fille de Khéops, légitima sans doute plus avant son accession au trône.

La Liste Royale de Turin donne à Khéphren un règne de plus de 20 ans, Tandis que selon Manéthon et Hérodote il régna 66 ans. Sa plus récente année de règne enregistrée fut celle du 13ème comptage des troupeaux. Ces comptages ont été biennaux au moins deux fois pendant le règne de Khéphren, ce qui signifie qu'il a régné au moins 15 ans. Un règne de 26 ans est généralement accepté.

Durant son règne, la religion solaire gagna en importance. Son prédécesseur avait déjà ajouté "fils de Rê" à sa titulature. Khéphren continua cette nouvelle tradition.

La grande qualité et la richesse des tombes privées construites sous le règne de Khéphren montrent que l'Egypte était un pays prospère.

Khephren construisit son monument funéraire sur le plateau de Gizeh, près de celui de son père. Bien que la pyramide de Khéphren soit un peu plus petite que celle de Khéops, elle est bâtie plus en hauteur sur le plateau, donnant ainsi l'impression qu'elle est la plus grande des trois. La structure interne de la pyramide est aussi moins complexe que celle de Khéops.

Khéops

KhéopsKhéops est le second et le plus célèbre des rois de la 4ème Dynastie. Il était le fils de Snéfrou et de Hétep-Hérès I. Il a eu au moins deux épouses, peut-être même quatre, avec lesquelles il eut plusieurs enfants. La reine Mérititès lui donna Kawab, Djedefhor, Hétep-Hérès II and Méresankh II. Avec Hénoutsen, Khéops eut Khéphren et Khoufou-Kaf. Ses autres enfants sont Didoufri, qui lui succédera sur le trône, Hor-Baf, dont on dit parfois qu'il a pu devenir l'hypothétique roi Bakarê, et Khamernebti I.

Selon Manéthon et Hérodote, Khéops aurait régné 63 ans. La Liste Royale de Turin, toutefois, ne donne que 23 ans de règne au successeur de Snéfrou. (Bien que le nom du roi sur cette ligne de la Liste soit manquant, elle s'applique tout de même à Khéops, ce dernier étant successeur de Snéfrou.)

La plus haute année référencée dans le règne de Khéops est celle du 17ème comptage des troupeaux. cela signifie que Khéops a dû régner au moins 17 ans, si les troupeaux étaient comptés tous les ans, à 33 ans, s'ils étaient toujours comptés tous les deux ans.

Comme son père, Khéops semble avoir tenté d'établir une présence militaire plus ou moins permanente dans le Sinai, probablement pour empêcher les Bédouins d'interrompre le travail dans les mines de turquoise. Une inscription à Assouan montre l'intérêt que Khéops a porté à cette région, car c'était la principale carrière de granit nécessaire à l'élévation de sa pyramide. Une stèle trouvée près d'Abou Simbel et quelques fragments d'un objet d'albâtre trouvé à Byblos, indiquent un degré d'échanges commerciaux avec la Nubie et la Palestine.

Suivant l'exemple de son père, Khéops construira aussi son monument funéraire loin de ceux de ses prédécesseurs. Les activités de construction déménagèrent de Dachour à Gizeh, au nord de la capitale Memphis. Là il bâtit le monument qui fit de lui l'un des plus célèbres rois de l'Egypte ancienne : la Pyramide de Khéops.

Et dire qu'on ne connaît de ses représentations qu'une statuette votive de 7,5 centimètres de haut...

La tombe d'Amon-her-khepechef

Tombe d'Amon-her-khepechef

La tombe d'Amon-her-khepechef, fils de Ramsès III, fut retrouvée durant la seconde campagne de fouilles de la Mission archéologique italienne conduite entre 1903 et 1904. Bien que cette sépulture eût fait également l'objet de pillages dès (Antiquité, probablement à la fin de la XXe dynastie, elle était, à la différence de celle de Khâemouaset, débarrassée de sarcophages et de cendres et la décoration des parois était en parfait état de conservation.

Grâce au style élégant et raffiné de ses bas-reliefs, cette tombe, à l'égale de celle de Khâemouaset, est considérée comme un des chefs-d'oeuvre de l'art de la XXe dynastie. Le prince Amon-her-khepechef- qui parmi ses nombreux titres comptait celui de "prince héréditaire" - devait avoir une quinzaine d'années lorsqu'il mourut. Il était vraisemblablement le fils de la reine Isis.

Un escalier court et raide mène à la première salle, ou antichambre, où le roi suivi d'Amon-her-khepechef - qui porte un large éventail de plumes - rend hommage aux dieux afin qu'ils accueillent son fils avec bienveillance, et intercède en sa faveur en accomplissant des rites de purification. À gauche, Ptah, Ptah Tatenen, Amset et Douamoutef ; à droite figurent Shou, Qébehsénouf et Hâpy ; sur le mur du fond, à côté de la porte, le roi et le prince saluent les déesses Isis (à gauche) et Hathor (à droite). Du côté nord de l'antichambre s'ouvre la première annexe latérale, non décorée. Sur les montants de la porte séparant l'antichambre de la deuxième salle, Isis et Nephthys accomplissent un rite purificatoire (rite nyny), pendant que le roi et son fils sont introduits par Horus-Iounmoutef dans la salle du sarcophage. Cette dernière, de forme allongée, qui à l'origine contenait le sarcophage en granit rose, est ornée de bas-reliefs inspirés des chapitres 145 et 146 du Livre des Morts.

Ici, Ramsès III et son fils se présentent devant les génies des Ve, VIe, VIIe et VIIIe portes du royaume d'Osiris : à droite, Heneb-Rekou (Ve porte) à tête de chien noir et Sématy (VIe porte) à tête de bélier ; à gauche, Loukenty (VIIe porte) à tête de boeuf et Qoutqetef (VIIIe porte). Du côté nord de la salle du sarcophage s'ouvre une deuxième annexe latérale, sans décorations comme la première. La salle du sarcophage se prolonge dans une petite chambre ou annexe du fond, encore une fois non décorée et qui, à (heure actuelle, abrite le sarcophage. Dans cette même annexe, une petite urne contient un foetus, à l'origine enveloppé de bandelettes, que Schiaparelli retrouva à l'intérieur d'un petit coffret de bois, dans la vallée dite du Prince Ahmes, un ouâdi latéral qui s'ouvre dans la partie la plus basse du côté sud de la Vallée des Reines.

La Tombe de Néfertari

Tombe de Néfertari

La tombe de la reine Néfertari, découverte par Ernesto Schiaparelli en 1904, est considérée par nombre de spécialistes comme la plus belle de toute l'Égypte. Elle fut fermée au public dans les années 1950 en raison du mauvais état de ses peintures magnifiques.

Ce n'est qu'en 1986, à l'initiative de l'Egyptian Antiquities Organization et du Getty Conservation Institute, qu'une première intervention d'urgence fut effectuée afin de stabiliser ses peintures. En février 1988, la restauration proprement dite commença, précédée d'études approfondies et multidisciplinaires menées par une équipe internationale d'experts. On procéda d'abord à la consolidation des enduits, puis au recollage des fragments de peinture détachés des parois et, pour finir, au nettoyage des peintures et à l'élimination des anciennes retouches mal effectuées, que l'on remplaça par un mortier similaire à celui utilisé à l'époque des pharaons. En avril 1992, la restauration de la tombe était terminée, mais la réouverture n'eut lieu qu'en novembre 1995, l'admission des visiteurs étant soumise à des règles très sévères afin de préserver autant que possible un équilibre microclimatique fragile.

La Tombe de Ramsès VI

La tombe de Ramsès VI, connue et souvent visitée dans l'Antiquité, comme en témoignent les nombreux graffitis anciens gravés sur ses murs, ne fut fouillée et débarrassée des gravats obstruant une bonne partie des salles qu'en 1888, par Georges Daressy, pour le compte du service des Antiquités. Cette sépulture avait été en fait préparée et précédemment occupée par Ramsès V, qui ne régna que pendant quatre ans ; elle fut ensuite agrandie par Ramsès VI. On ne sait pas exactement pour quoi Ramsès VI préféra utiliser la tombe de son prédécesseur et frère plutôt que s'en faire creuser une spécialement pour lui, comme le voulait l'usage, mais on peut raisonnablement supposer que cette décision avait été dictée par des raisons d'ordre économique, ainsi, bien sûr, qu'une identité de vues théologico-religieuses.

Tombe de Ramsès VI

La tombe présente un plan typique de la XXe dynastie, avec une simplification architecturale considérable par rapport à la sépulture de Ramsès III, alors que la décoration est par ailleurs extrêmement complexe.

La tombe de Ramsès VI constitue une sorte de traité de théologie où les éléments fondamentaux sont le soleil et son voyage quotidien dans le monde des ténèbres, dont il sort éternellement victorieux, et la lumière qui en est la principale émanation. La signification des peintures pariétales, qui ont conservé de magnifiques couleurs où dominent les rouges et les jaunes, peut sembler parfois obscure et énigmatique, alors, que, en fait, elle est intimement liée aux origines du ciel, de la terre, de la création du soleil, de la lumière et de la vie.

Dans les premier, deuxième et troisième couloirs, les parois sont couvertes d'inscriptions tirées du Livre des Portes et du Livre des Cavernes, recueils de textes traitant de la géographie sacrée de l'au-delà et des cavernes que le soleil doit franchir dans son voyage nocturne. Le troisième couloir se termine par un puits rituel et une salle à quatre piliers d'où part un couloir donnant sur un deuxième vestibule: les parois de l'ensemble de ce secteur de la tombe reprennent et complètent les textes des Livres des Portes et des Cavernes, commencés dans les couloirs précédents. Dans les quatrième et cinquième couloirs, il y a des passages du Livre de l'Amdouat et, dans le second vestibule, des extraits du Livre des Morts. Le second vestibule précède la chambre funéraire, où se trouve le sarcophage brisé. Les représentations sur ses parois sont tirées du Livre de la Terre, alors que le Livre du Jour et le Livre de la Nuit sont illustrés sur le plafond astronomique par une double image de Nout sous forme de déesse du ciel diurne et nocturne. C'est ici que se produisait le mystère de la création du disque solaire et de sa renaissance quotidienne, parallèlement à la régénération du pharaon lui-même assimilé au soleil.

La Tombe de Ramsès III

La tombe de Ramsès III, connue depuis l'Antiquité, fut explorée pour la première fois à l'époque moderne par le voyageur écossais James Bruce en 1768, au cours d'une de ces explorations fabuleuses qui le conduisirent jusqu'en Abyssinie. Bruce baptisa ce monument "tombe des harpistes" en raison d'un extraordinaire bas-relief représentant deux harpistes aveugles.

Tombe de Ramsès III

Cette sépulture, décorée de peintures ayant conservé une étonnante fraîcheur de coloris, possède des dimensions imposantes - sa longueur est de 125 mètres ! Elle suit le plan typique des hypogées royaux de la XXe dynastie, avec quelques particularités quant aux décorations et à la disposition interne. Dans le deuxième couloir, dont les murs sont gravés d'extraits des Litanies de Rê, s'ouvrent huit petites chambres, disposées en deux groupes de quatre de chaque côté et décorées d'une série de scènes très rares et très intéressantes telles que la procession des divinités protectrices de l'Égypte, la préparation des aliments, le mobilier funéraire et les armes du roi, les offrandes alimentaires au dieu Hâpy, personnification du Nil en tant que source d'abondance, et les célèbres harpistes à (origine du nom de la tombe, chantant les louanges du souverain devant Atoum, Shou et Onouris. La représentation d'objets et de scènes sur les parois garantissait magiquement leur pérennité, mettant ainsi le défunt à l'abri des conséquences de spoliations de plus en plus probables.

Au bout de ce couloir, une petite chambre indique un brusque décrochement par rapport à l'axe de la tombe pendant son creusement, effectué selon des plans préétablis, les ouvriers tombèrent par hasard sur le tombeau tout proche - KV n° 10 d'Amenmès (un usurpateur qui régna brièvement sous Séthi II) et durent donc modifier la direction générale de la structure : un cas rare mais non unique puisqu'il s'est produit également dans la Vallée des Reines lors de la construction de la tombe de Néfertari, où un changement d'axe est imputable à la présence de la tombe de Touya.

Le troisième couloir, désaxé mais parallèle au premier, est décoré non seulement de textes du Livre de l'Amdouat, mais aussi d'extraits du Livre des Portes. Il conduit à un puits funéraire et, plus loin, à une salle à quatre piliers dans laquelle, outre les chapitres 4 et 5 du Livre des Portes, se trouve la représentation des races humaines alors connues ainsi que des scènes d'offrandes à Rê-Horakhty, Khêpri et Atoum - les trois formes de la divinité solaire. Dans l'annexe latérale de cette salle, qui s'ouvre du côté droit, figure une scène où Ramsès III se trouve devant Osiris et lui tend une plume symbolisant l'ordre et la justice de Maât. C'est à cet endroit que se termine la partie de la tombe que l'on peut visiter.

En réalité, un quatrième couloir donne sur un vestibule et, plus loin, sur la chambre funéraire à huit piliers qui contenait le sarcophage en quartzite rouge : ce dernier fut vendu au roi de France ; il est aujourd'hui conservé au musée du Louvre, tandis que son couvercle, récupéré par Belzoni, fut transporté en Angleterre et acheté par le Fitzwilliam Museum de Cambridge. La momie du roi fut retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari et se trouve toujours au musée du Caire.

Ramsès III, le constructeur du temple de Médinet Habou, fut le dernier grand pharaon d'Égypte : durant ses trente-deux années de règne, il défendit les frontières contre les attaques étrangères - les Peuples de la Mer en l'an 8 et les Libyens en l'an 11-, mais son règne se termina par une période de difficultés économiques et d'incertitudes politiques. Avec lui, c'est tout un monde, qui avait connu certes des crises passagères mais aussi de longues périodes de prospérité, qui s'achève pour toujours.

La Tombe de Séthi Ier

Tombe de Séthi IerLa tombe de Séthi Ier, père de Ramsès II, fut découverte en octobre 1817 par l'Italien Giovanni Battista Belzoni, quelques jours après celle de Ramsès Ier. Bien que cette tombe, nommée par les Anglais "Belzoni's tomb", ait été fermée au public en 1991, à cause de sérieux risques d'éboulements dans la salle du sarcophage et son inportance est telle qu'il est indispensable d'en donner une description, si sommaire soit-elle.

Située dans un petit ouadi latéral de la Vallée des Rois, la tombe de Séthi 1er est longue de plus de 120 mètres et décorée de peintures polychromes et de bas-reliefs d'une grande finesse. Son plan est particulièrement complexe : après un premier escalier descendant, un couloir mène à un deuxième escalier suivi d'un autre couloir, où s'ouvre une salle carrée avec un puits.

Plus loin se trouve une salle de 8 mètres de longueur à quatre piliers, annexée à une autre salle de la même taille ; de la salle aux quatre piliers un escalier latéral descend vers un couloir avec escaliers, un vestibule et une grande salle de six piliers et deux petites chapelles latérales. À partir de la salle à six piliers on parvient enfin à la chambre funéraire, dont le plafond astronomique représente la voûte céleste et les principales constellations.

C'est dans cette salle que Belzoni trouva un splendide sarcophage d'albâtre vide, long d'un peu moins de 3 mètres, sur lequel étaient gravés des extraits du Livre des Portes - ce texte évoque le voyage de la barque solaire d'Osiris à travers les douze heures de la nuit sur le fleuve infernal peuplé de démons et donne un répertoire des formules requises pour franchir les douze portes gardées par des génies et des serpents. Le sarcophage, creusé dans un albâtre si fin (5 centimètres) qu'il est translucide, fut transporté en Angleterre et acquis par un collectionneur anglais, sir John Soane, qui le plaça dans sa maison-musée de Londres, à Lincoln's Inn Field, où il se trouve encore aujourd'hui. La momie de Séthi 1er ne fut retrouvée qu'en 1881, dans la cachette de Deir el-Bahari.

La Tombe de Ramsès 1er

Tombe de Ramsès IerLa tombe de Ramsès Ier, située dans une petite vallée latérale perpendiculaire au ouâdi principal, fut retrouvée par Belzoni en octobre 1817.

De dimension modeste, elle présente pourtant des peintures pariétales d'excellente facture rappelant de près, du point de vue du style, celles de la tombe de son prédécesseur Horemheb. Ramsès Ier (transcription grecque du nom égyptien Ra-mes-sou), considéré comme le premier roi de la XIXe dynastie et le fondateur de la glorieuse lignée des Ramessides, était un militaire et fut choisi par Horemheb pour lui succéder sur le trône d'Égypte. La brièveté de son règne (moins de deux ans) obligea les artisans de Deir el-Medineh à achever hâtivement sa demeure éternelle, ce qui explique les dimensions étrangement réduites du corridor et de la chambre funéraire.

La tombe est rectiligne et ne comprend qu'un unique corridor situé entre deux escaliers descendants, dont le second débouche directement dans la chambre funéraire, occupée en bonne partie par un grand sarcophage de granit et flanquée de deux petites annexes. Comme dans la tombe de Horemheb, les scènes et les textes peints sont tirés du Livre des Portes.

La Tombe de Horemheb

Tombe de Horemheb La tombe de Horemheb, successeur d'Ay, fut découverte en février 1908 par le jeune égyptologue anglais Edward Ayrton, qui travaillait au service de Théodore Davis, un riche Américain passionné d'archéologie. En raison de sa position, cette tombe immense était remplie de débris transportés par les eaux des oueds qui surgissent durant les pluies rares mais torrentielles qui s'abattent de temps en temps sur la région.

Horemheb avait travaillé à la cour d'Aménophis IV ; il passa ensuite au service de Toutânkhamon puis d'Ay, avant de monter lui-même sur le trône. Horemheb, scribe royal et général des armées, avait reçu également le titre de prince et, à l'époque ramesside, on le considéra comme le descendant direct d'Aménophis III. En matière de religion, il s'employa surtout à restaurer le culte d'Amon et, du point de vue politique, il déploya de grands efforts pour restructurer l'administration des provinces et des cadres militaires.

La structure de la tombe de Horemheb présente en effet deux innovations stylistiques propres aux grands hypogées de la XIXe dynastie : la disparition de l'angle droit entre la fin du corridor descendant et le vestibule qui précède la salle du sarcophage et l'introduction du bas-relief peint à la place de la simple peinture pour les décorations pariétales.

Pour la première fois, en outre, des extraits du Livre des Portes, appelé ainsi par référence aux "portes" qui séparent les douze heures de la nuit, apparaissent parmi les textes transcrits sur les parois. Le premier escalier descendant donne sur un premier couloir, interrompu par un deuxième escalier, d'où part un second couloir menant à une salle avec un puits, dont les parois comportent les premières peintures, représentant deux groupes de divinités : Hathor, Isis, Osiris et Horus à gauche, et Hathor, Anubis, Osiris et Horus à droite. Puis on rencontre une salle à deux piliers, d'où part un troisième couloir aboutissant au vestibule menant à la chambre funéraire, soutenue par six piliers. Dans cette salle, où s'ouvrent quatre annexes latérales et une annexe terminale, se trouvent un grand sarcophage encore en place et, sur un mur, une scène évoquant la Ve division du Livre des Portes, avec la représentation d'Osiris et de neuf personnages conduits vers la divinité.

L'un des aspects les plus intéressants de la tombe de Horemheb réside dans le fait que beaucoup de décorations pariétales ont été interrompues à divers stades de leur réalisation, de sorte qu'on peut se faire une idée précise des techniques utilisées par les artistes de l'époque. À certains endroits, les dessins sont à peine esquissés ; ailleurs, les grilles utilisées pour le calcul des proportions des personnages ou les corrections du dessinateur en chef sont parfaitement visibles ; à d'autres emplacements encore commence l'oeuvre du sculpteur incisant la couche d'enduit afin d'obtenir les bas-reliefs qui seront ensuite peints... L'inachèvement de la tombe est d'autant plus étonnant que Horemheb régna une trentaine d'années, un laps de temps suffisant pour achever la décoration de n'importe quelle sépulture... On a presque l'impression que tout cela a été fait délibérément, comme pour laisser un message.

La Tombe de Toutankhamon

En novembre 1922, Howard Carter découvrit la tombe intacte d'un pharaon encore méconnu mais dont le nom, Toutânkhamon, devint bientôt si célèbre qu'il éclipsa celui des autres pharaons. Carter, qui travaillait pour le compte de lord Carnarvon, riche propriétaire foncier anglais ayant obtenu du service des Antiquités la concession de fouilles dans la Vallée des Rois précédemment attribuée à Théodore Davis, creusait depuis 1917, dans la zone comprise entre la tombe de Ramsès Il et celle de Ramsès VI.

Tombe de ToutankhamonAprès des années de recherches aussi infructueuses que coûteuses, lord Carnarvon était sur le point de renoncer à la concession, comme l'avait déjà fait Davis, qui avait déclaré que la vallée était un site "épuisé" du point de vue archéologique, quand, le 4 novembre 1922, un ouvrier dégagea une marche de pierre, la première d'un escalier qui descendait dans la montagne. Carter, présageant peut-être de la découverte tant attendue, recouvrit de terre la trouvaille et envoya un télégramme à Carnarvon en Angleterre pour l'informer de l'événement et le prier de le rejoindre immédiatement. Le 24 novembre, les travaux reprirent avec ardeur et l'escalier fut débarrassé des gravats qui l'encombraient. Carter et Carnarvon se retrouvèrent devant une première porte murée suivie d'une seconde: les deux portaient les sceaux de la nécropole et le nom tant rêvé, Toutânkhamon.

Le 26 novembre 1922, Carter, Carnarvon, sa fille Lady Evelyn et l'ingénieur Challender, qui depuis peu avait été associé aux travaux, purent finalement pratiquer un trou dans la seconde porte et observer l'intérieur de la tombe et les trésors qu'elle recelait. C'était la première, et jusqu'à présent la seule, tombe royale retrouvée pratiquement intacte dans l'histoire de l'égyptologie, même si son étude permit de comprendre qu'elle avait fait l'objet, dans l'Antiquité, d'au moins deux tentatives de vol, fort heureusement sans conséquences graves.

Il fallut plusieurs années pour vider la tombe de Toutankhamon et récupérer les quelque 3 500 objets qu'elle contenait, confirmant qu'il s'agissait de la découverte archéologique la plus spectaculaire jamais effectuée en Égypte. La tombe présente un plan simple et typique des sépultures de la XVIIIe dynastie : l'escalier descendant est suivi d'un bref couloir qui débouche sur une antichambre rectangulaire flanquée d'une petite annexe. L'antichambre conduit à la chambre funéraire, dont la paroi est s'ouvre sur une seconde annexe, que Carter baptisa "le trésor".

La chambre funéraire, au milieu de laquelle trône le grand sarcophage en quartzite rouge, est l'unique pièce de toute la tombe qui soit décorée de peintures. À l'intérieur du sarcophage, décoré des sculptures de quatre divinités protectrices (Isis, Nephthys, Selkis et Neith), se trouve un sarcophage anthropomorphe en bois, recouvert d'une feuille d'or : c'est le premier des trois destinés à contenir la momie du roi qui, bien qu'abîmée au cours d'une autopsie maladroite, repose encore dans sa tombe. La décoration est d'une grande simplicité et les peintures, en bon état de conservation, témoignent de l'influence du style amarnien : le jeune roi, probablement fils d'Aménophis IV Akhénaton, le pharaon hérétique qui introduisit le culte d'Aton, le dieu solaire unique, fut élevé et vécut jusqu'au moment de son accès au trône à la cour d'Akhet-Aton (Amarna), la nouvelle capitale.

Les scènes représentées décrivent le cortège funèbre avec le sarcophage de Toutânkhamon tiré par les dignitaires de la cour et Aï, son successeur, procédant à la cérémonie de l'ouverture de la bouche, scènes très rares dans une tombe royale. Les autres peintures représentent Toutankhamon accueilli par Nout devant Osiris (paroi nord), le jeune roi suivi par Anubis et Isis en présence d'Hathor (paroi sud), et sa navigation dans le monde de l'au-delà (paroi est); les textes peints sur les murs sont tirés du Livre de l'Amdouat, dont s'inspirent également certaines des peintures pariétales.

Deir El-Medineh

Deir El-MedinehEn 1929, l'archéologue tchèque Jaroslav Cerny identifia un petit site à Deir el-Medineh, dans la nécropole thébaine, comme étant le village habité par les ouvriers, les scribes et les artisans qui ont créé les tombeaux de la Vallée des Rois. Maisons, chapelles et tombes y dressent le tableau particulièrement détaillé d'une petite communauté de travailleurs du secteur public entre l'époque de Thoutmosis Ier (v. 1493-1482 av. J.-C.) et la fin de la XXe dynastie (v. 1075 av. J.-C.). À son apogée, sous la XXe dynastie, le village (qui portait l'appellation de « Place de Vérité ») consistait en 70 maisons de brique crue disposées en rangées, à l'intérieur d'un mur d'enceinte ; 40 autres maisons, dispersées au voisinage immédiat, abritaient probablement des travailleurs spécialisés tels que les âniers et les cueilleurs de fruits. Chacune des maisons de Deir el-Medineh avait en moyenne de 4 à 6 pièces, outre de petites caves. La destination des pièces est incertaine et peut-être ne se conformait-elle pas aux idées modernes concernant l'affectation unique d'espaces tels que la « cuisine » ou la « chambre à coucher ». II se peut que l'on ait gardé des animaux dans certains de ces locaux.

Le village de Deir el-Medineh a ceci d'unique qu'on y a trouvé différentes sortes de textes écrits par les villageois eux-mêmes. La plupart sur ostraca (tessons de poterie ou éclats de pierre) mais certains sur papyrus et beaucoup sur des objets trouvés dans les maisons et les chapelles funéraires. Bien que le gouvernement fournît aux travailleurs un salaire en blé et en orge ainsi que des provisions de bière, de miel, de poisson et d'huile, le grand nombre des témoignages de transactions entre individus montre que les gens trouvaient souvent le moyen de compléter par du troc les rations de l'État.

Les tombes royales

La grande affaire du pharaon vivant, c'est la construction de sa propre tombe, lieu où s'accomplira la transformation et la régénération du roi défunt.

Dès la première année du règne, le site de la future tombe était choisi et un projet mis au point dans lequel figuraient non seulement les caractéristiques architecturales, mais aussi la décoration textes et représentations des murs. On passait immédiatement après à la mise en oeuvre confiée à un architecte et à des ouvriers spécialisés du village de Deir el-Médineh ; ceux-ci se rendaient au travail par un sentier traversant la crête de la montagne, encore accessible aujourd'hui.

La durée des travaux variait en fonction de la taille de la tombe, qui dépendait à son tour, d'une certaine manière, de la durée du règne. La journée de travail commençait à l'aube et durait environ huit heures, avec une pause pour le repas de midi après les quatre premières heures d'activité. La «semaine» de travail, d'une durée de dix jours, comprenait deux jours de repos. À ces jours de repos hebdomadaires s'en ajoutaient beaucoup d'autres à l'occasion des nombreuses fêtes religieuses.

D'autre part, les travailleurs pouvaient s'absenter pour des raisons personnelles ou familiales, ce qui se produisait assez fréquemment. Les ouvriers faisaient partie d'une équipe placée sous la direction d'un architecte et divisée en deux groupes - celui de droite et celui de gauche - qui, dirigés par deux chefs, travaillaient simultanément sur les murs correspondants de la tombe. Le chef d'équipe, nommé en principe par le pharaon lui-même ou par le vizir (dignitaire qui remplissait la fonction de Premier ministre), était directement responsable des travaux ; il contrôlait les motifs d'absence des ouvriers et entretenait des rapports avec le vizir, par l'entremise d'un scribe particulièrement chargé de cette fonction.

Les scribes, qui occupaient un rôle très important et jouissaient d'un prestige considérable dans la société égyptienne, étaient également chargés de prélever dans les magasins royaux la nourriture à distribuer aux ouvriers en guise de salaire, de régler les différends éventuels et d'administrer la justice dans le village de Deir el-Médineh. Les chefs d'équipe contrôlaient la distribution des produits conservés dans les magasins et dressaient la liste des présences et des absences. Les membres de l'équipe n'étaient pas en nombre fixe, mais une équipe moyenne comprenait entre trente et soixante ouvriers : ce nombre augmentait parfois jusqu'à compter cent vingt individus.

Les fonctions des ouvriers étaient spécialisées et complémentaires : tailleurs de pierre, plâtriers, sculpteurs, dessinateurs et décorateurs oeuvraient côte à côte et simultanément au sein d'une espèce de chaîne. Les terrassiers entraient en action les premiers et, pendant que l'on continuait à creuser de plus en plus profondément dans la montagne, les plâtriers polissaient les parois les plus externes en y appliquant une couche de mouna - une espèce de stuc obtenu en pétrissant de l'argile avec du quartz, du calcaire et de la paille hachée menue - qui à son tour était recouverte d'un enduit plus fin à base d'argile et de calcaire, blanchi ensuite à l'aide d'une couche de craie dissoute dans de l'eau.

L'exécution de la décoration, choisie par les grands prêtres en accord avec le pharaon, était confiée aux dessinateurs, qui utilisaient une ocre rouge après avoir subdivisé au moyen d'un cordeau fixé à un bâton la superficie à peindre en plusieurs carrés afin de pouvoir positionner correctement les personnages et les textes et de s'assurer que les proportions, qui suivaient des règles bien précises, seraient respectées.

Les dessinateurs étaient placés sous le contrôle d'un dessinateur en chef qui, le cas échéant, apportait les corrections requises au fusain noir. Puis c'était le tour des sculpteurs, qui commençaient à graver la pierre afin d'obtenir un bas-relief que les peintres coloraient ensuite à partir des six couleurs fondamentales, dont chacune possédait une signification symbolique et rituelle précise.

Le Temple de Khnoum à Esna

Temple d'EsnaA Esna, l'ancienne Iounit, aujourd'hui petit centre agricole à 50 kilomètres au sud de Louxor, sur la rive gauche du Nil, un certain poisson nilotique appelé latès (les Grecs ont d'ailleurs baptisé la ville Latopolis) était considéré comme sacré. Mais on y vénérait surtout Khnoum, le dieu potier à tête de bélier, associé à Neith et à Héka, l'incarnation de la magie.

Le temple ptolémaïque qui lui est consacré à Esna date du ler siècle de notre ère. La salle hypostyle, construite par l'empereur Claude, est la seule partie subsistant du monument ancien ; elle est parfaitement conservée, bien qu'elle ait été transformée en église à l'époque copte, puis, plus récemment, en entrepôt de coton. Les vestiges se trouvent au fond d'une excavation d'environ 9 mètres de profondeur, complètement entourée de maisons, car le sol de la ville s'est, au cours des siècles, progressivement exhaussé. Le plafond, tapissé de décorations astronomiques et zodiacales, est posé sur deux groupes de neuf colonnes, placées en correspondance des deux côtés du portail et dont les chapiteaux sont particulièrement élégants et élaborés. Les innombrables textes gravés sur les parois contiennent des prières et des litanies adressées à Khnoum, Héka et Neith, et nous donnent en outre de précieux renseignements sur les grandes fêtes et cérémonies liturgiques qui attiraient les fidèles des régions limitrophes.

Le Temple de Louxor

Louxor est aujourd'hui une petite ville de 60 000 habitants, située sur la rive droite du Nil, à l'emplacement de Thèbes, l'antique cité qu'Homère avait baptisée "Thèbes aux cent portes."

Louxor vient de l'arabe el-Qsor,pluriel de el-Qasr qui signifie "campement, fortification" ce qui rappelle que deux camps militaires avaient été construits là à l'époque romaine. Thèbes, pour les Anciens, se trouvait entre les sites actuels de Louxor et de Karnak. Promue capitale du Nouvel Empire quand le pouvoir égyptien s'étendait de l'Euphrate à la haute Nubie, cette grande ville (elle a compté jusqu'à un million d'habitants) était le siège du culte d'Amon, avec en particulier le grand temple de Karnak. Une fois par an, à l'occasion de la Fête d'Opet (la "Fête du harem") que l'on célébrait le deuxième ou troisième mois de la saison de l'Inondation, la barque sacrée du dieu était portée en grande pompe du temple de Karnak à celui de Louxor, appelé IpetResyt, c'est-à-dire le "Harem méridional d'Amon".

Temple de Louxor et allée de Sphinx

Long de 260 mètres, le temple de Louxor a été construit par Aménophis III sur un ancien monument religieux de l'époque d'Hatchepsout; la souveraine avait également fait bâtir six reposoirs pour la barque d'Amon, le long du premier dromos de la XVIIIe dynastie, la voie sacrée qui reliait le temple de Louxor à Karnak. Du temps d'Hatchepsout, la procession se déroulait en effet sur terre et parcourait l'allée entre les deux lieux cultuels; par contre, à partir de la fin de la XVIIIe dynastie, les simulacres des barques sacrées d'Amon, de Mout et de Khonsou empruntaient le Nil pour se rendre à Louxor. Dans le cadre des fêtes d'Opet, Amon de Karnak allait rendre visite à Amon de Louxor, Amon-em-Ipet, c'est-à-dire "Amon dans son harem ", et il le régénérait.

Le temple de Louxor possédait primitivement un grand portique de 14 colonnes papyriformes de 19 mètres de haut et presque 10 de circonférence, délimité à l'est et à ouest par des murs tapissés de bas-reliefs illustrant ces festivités. La colonnade a été achevée et décorée sous Toutânkhamon (1334-1325 av. J.-C.); elle donne accès à une cour magnifique, entourée d'un péristyle à deux rangs de piliers, avec au sud la salle hypostyle. De là, on pénétrait dans le temple, composé de quatre antichambres, de plusieurs pièces annexes et du sanctuaire de la barque divine, où le reposoir a été reconstruit par Alexandre le Grand. Le monument a ensuite été agrandi par Ramsès Il, qui lui donna son aspect définitif en faisant construire le premier pylône, dont les reliefs illustrent la célèbre bataille de Qadech, en Syrie (1274 av. J.-C.), la première cour et, au coeur de l'ensemble, un triple sanctuaire pour les barques d'Amon, de Mout et de Khonsou, les membres de la triade thébaine. Avec ses 74 colonnes papyriformes, disposées en deux rangées, et ses 16 statues pharaoniques, la cour de Ramsès II est délimitée au nord par une chapelle à trois chambres consacrées à la triade thébaine (Amon, Mout et Khonsou), et à l'est, par une église byzantine du VIe siècle sur laquelle les sultans ayyoubides (XIIIe siècle) ont édifié la mosquée d'Abou el-Haggag, encore ouverte aux fidèles. Le pharaon fit aussi dresser les deux obélisques qui étaient devant le pylône (un mot qui vient du grec pulôn, "grande porte") et que le pacha d'Égypte Méhémet-Ali offrit à la France en 1819). Celui qui se trouvait à l'ouest mesurait plus de 22 mètres de haut pour 220 tonnes et a été transporté à Paris en 1836 et installé sur la place de la Concorde, où il se trouve toujours, tandis que le second est resté sur place, la France n'y ayant définitivement renoncé qu'en 1980.

La fonction de ce monument était complexe: tous les ans, au moment de la Fête d'Opet, le jubilé royal, on célébrait dans les pièces les plus secrètes la naissance divine du pharaon, fils d'Amon, afin de réaffirmer son pouvoir. Dans la pénombre de la chambre de la naissance, le dieu suprême, qui pour l'occasion prenait les traits de l'époux terrestre de la reine, rencontrait cette dernière, à qui Thot, la divinité à tête d'ibis, annonçait sa maternité. Amon ordonnait alors à Khnoum, le "potier divin", de modeler sur son tour l'enfant à naître et son ka, c'est-à-dire son "double" qui allait représenter son essence céleste et immortelle. Assistée par Hathor, Isis et Nephthys, la reine mettait alors au monde un fils divin, reconnu par son père, le roi des dieux. Le fils, Pharaon, offrait de l'encens et des fleurs fraîches à son géniteur céleste qui, en échange, lui conférait sa nature divine, la jeunesse et des promesses de longue vie : il était ensuite proclamé souverain légitime du Double Pays.

Temple de Louxor

Ainsi régénéré et confirmé dans sa fonction royale, il pouvait, pendant toute une année, assurer la prospérité de son peuple. Le temple de Louxor était aussi le lieu du culte du ka royal, le principe supraterrestre et immortel du monarque, symbole de la légitimité de son pouvoir. Il conserva cette fonction universelle, et non pas liée individuellement aux différents pharaons, pendant plus de dix-sept siècles ; voilà pourquoi Alexandre, qui, pour occuper légitimement le trône d'Égypte, avait besoin de la reconnaissance du dieu, fit reconstruire le reposoir de la barque sacrée. D'après la cosmogonie thébaine, une adaptation locale de la théorie héliopolitaine, le temple de Louxor était également le lieu d'origine de l'Ogdoade, c'est-à-dire des huit divinités primitives qui, engendrées par le démiurge "Créateur de la Terre", le serpent Irta, appelé également Kématef, ont créé le monde.

D'après la tradition, une fois leur mission achevée, Kématef et les huit divinités de l'Ogdoade ont été ensevelis dans leur tombe mythique de Médinet-Habou où, au Nouvel Empire, Amon de Louxor leur rendait visite tous les dix jours, pour la "Fête de la Décade". À l'époque de Ramsès II, la procession ne passait pas par la grande entrée de la première cour de Karnak, mais par la porte occidentale, qui donne sur le Nil, alors que celle qui se trouve à l'est était réservée au peuple. L'accès principal au temple était utilisé pour d'autres fêtes annuelles, celles d'Amon-Min-Kamoutef, célébrées pour Amon-Min, dieu de la fertilité.

Sous Nectanébo 1er (380-362 av. J.-C.), des centaines de sphinx androcéphales, dont on peut voir encore quelques exemplaires sur place, ont été alignées en bordure du dromos reliant Louxor à Karnak. À l'époque romaine, notamment sous Dioclétien (vers 300 apr. J.C.), la partie méridionale du temple fut destinée au culte impérial et tout l'édifice se trouva englobé dans le castrum de la garnison romaine de Louxor. En 1885, le Français Gaston Maspero, alors conservateur du Service des antiquités d'Égypte, entreprit les fouilles et le déblaiement du site dont les deux tiers étaient recouverts de sable et où les habitants du village de Louxor avaient élu domicile ; il donna ainsi son aspect actuel à ce grand monument qui, grâce à la pureté de son architecture et à l'élégance de ses colonnes, reste un des témoignages artistiques les plus fascinants du Nouvel Empire. C'est ici que, en 1990, des spécialistes firent une des plus grandes découvertes de ces dernières années : au cours de tests sur la stabilité des colonnes de la cour d'Aménophis III, ils repérèrent une "cachette" qui renfermait de magnifiques statues ; la plus belle d'entre elles, en quartzite rose, représente le pharaon lui-même et constitue aujourd'hui l'oeuvre la plus célèbre du musée de Louxor.

Le Temple de Karnak

A quelques kilomètres au nord de Louxor se trouve le site de Karnak, le plus grandiose et le plus complexe des ensembles religieux de l'Égypte ancienne. Il est composé de trois zones, ou enceintes sacrées, où furent élevés les temples dédiés à Montou, à l'origine une divinité guerrière, à Amon, le roi des dieux, et à la déesse Mout qui, avec ce dernier, son époux, et leur fils Khonsou, formait la triade thébaine. La partie principale est le grand temple d'Amon, probablement commencé dès le Moyen Empire et qui atteignit des dimensions impressionnantes à la XVIIIe dynastie. Presque tous les pharaons ont voulu l'agrandir et l'embellir en détruisant certaines parties ou en réemployant diverses structures précédentes ; le résultat est donc une architecture extrêmement complexe avec un édifice qui se compose de quatre cours, dix pylônes, un lac sacré et beaucoup d'autres monuments. Le dernier souverain qui y fit faire des travaux importants et auquel on doit l'aspect actuel du monument est Nectanébo Ier, de la XXXe dynastie : c'est lui qui fit bâtir l'énorme premier pylône et placer les sphinx criocéphales (le bélier était un animal sacré d'Amon) le long du dromos qui mène, encore aujourd'hui, au temple. Celui-ci est orienté est-ouest et nord-sud; la ligne est-ouest, avec les quatre premiers pylônes, suivait la trajectoire du soleil : c'était l'axe solaire et céleste. La ligne nord-sud, avec les 8e, 9e et 10e pylônes, était parallèle au Nil, c'était l'axe réel ou terrestre. En franchissant le pylône de Nectanébo, on accède à la première cour où Séthi II et Ramsès III firent construire deux chapelles reposoirs pour les barques sacrées ; à l'époque, elles étaient à l'extérieur du temple.

Temple de Karnak

Le côté oriental de la première cour est délimité par le deuxième pylône, dont la porte est flanquée de plusieurs grandes statues de Ramsès II : la plus imposante, au nord, a d'ailleurs été usurpée par le roi Pinedjem Ier (XXIe dynastie, 1054-1032 av. J.-C.). Ensuite, on pénètre dans la partie la plus impressionnante du temple, la grande salle hypostyle, avec ses 134 énormes colonnes de plus de 20 mètres de haut symbolisant l'océan primordial. Sa construction a demandé environ un siècle; elle a été entreprise par Séthi Ier, continuée par Ramsès II et achevée par ses successeurs. Le troisième pylône, bâti par Aménophis III, conduit à un point bien particulier. C'est là que se croisent les axes sacrés du monde, le céleste et le terrestre, et cette rencontre est marquée par la présence de 4 obélisques élevés par Thoutmosis ler et Thoutmosis II. Il ne reste plus que celui de Thoutmosis Ier. Entre les 4e et 5e pylônes (datant de Thoutmosis ler), trouve un vestibule transversal, appel primitivement ouadjit ("la verdoyante") et décoré de grandes colonnes: c'est là que la reine Hatchepsout érigea ses deux obélisques, dont un seul est en place.

Une fois franchi le 6e pylône, on atteint la chapelle construite par Philippe Arrhidée (323-317 av. J.-C.), demi-frère d'Alexandre le Grand, et on entre dans la grande cour du Moyen Empire, longée à l'est par l'Akhmenou, un édifice construit par Thoutmosis III et dans lequel ont été aménagés la grandiose "salle des Fêtes" et ce que l'on appelle le "Jardin botanique". Ce dernier est un ensemble de salles secrètes, essentiellement décorées de bas-reliefs reproduisant des plantes et des animaux imaginaires ou exotiques (provenant surtout de Syrie et de Palestine, où le pharaon avait mené plusieurs campagnes militaires). On s'est longtemps interrogé sur la fonction de cette partie du temple, qui n'a d'ailleurs pas d'équivalent en Égypte; l'hypothèse la plus accréditée serait que les anciens Égyptiens aient voulu illustrer ici l'infinie variété de formes et d'espèces qu'offre la nature, mais en insistant sur l'existence d'un ordre, caractéristique essentielle de l'Univers. À l'est, à l'extérieur de l'enceinte sacrée d'Amon, on peut encore voir les ruines du temple amarnien construit par Aménophis IV Akhénaton avant de quitter Thèbes pour sa nouvelle capitale, Akhet-Aton, l'actuelle Tell el-Amarna.

Si l'on suit l'axe nord-sud, qui croise l'axe est-ouest entre les 3e et le 4e pylônes, on entre dans la "cour de la cachette" : c'est là que l'archéologue français Legrain découvrit, en 1901, une fosse où des prêtres d'Amon avaient dissimulé, probablement à l'époque ptolémaïque, quelque 17 000 statuettes en bronze et 900 autres, plus grandes, en pierre. La "cour de la cachette" est bordée au sud par le 7e pylône, à côté duquel se trouve le lac sacré, symbole de l'océan primordial qui est à l'origine du monde : ses eaux, où nageaient les oies sacrées d'Amon, étaient en communication avec celles du Nil et servaient aux ablutions du clergé et à la navigation des barques divines. Toujours sur l'axe nord-sud, on trouve les 8e et 9e pylônes : on doit ce dernier à Horemheb qui pour le construire réemploya comme matériau de remplissage les magnifiques blocs décorés des temples consacrés à Aton ; depuis 1965, une équipe franco-égyptienne effectue les travaux de consolidation nécessaires pour remonter ce pylône. À l'ouest du 9e pylône se trouve le temple de Khonsou qui, avec ses parents Amon et Mout, formait la triade vénérée à Thèbes. Le 10e pylône est situé sur la muraille elle-même et de là part une allée de sphinx criocéphales qui mène au temple de Mout ; c'est aussi le point de départ d'un autre dromos, longé de sphinx androcéphales, qui relie Karnak et Louxor. Il est bien difficile d'imaginer aujourd'hui la magnificence et la richesse de ce monument, du temps de sa splendeur; le patrimoine du clergé, de plus en plus opulent grâce aux généreuses offrandes faites au dieu dont il était le serviteur, était tout à fait à la hauteur de celui des souverains et parfois même le dépassait ; d'après le Papyrus Harris, sous le règne de Ramsès III le temple employait plus de 20 000 personnes.

Le Temple d'Hathor à Denderah

Temple d'Hathor à DenderahDenderah était la capitale du VIème nome de Haute-Egypte, et sa nécropole abrite des tombeaux creusés entre l'époque prédynastique et la fin de l'ancien empire. Ce site doit sa notoriété au célèbre temple d'Hathor, qui remonte à la période gréco-romaine. Ce site est extraordinairement bien conservé, avec ses cryptes très profondes, creusées dans l'épaisseur des murailles et décorées de bas-reliefs savants.

Le complexe monumental de Denderah comprend la grande porte de Domitien et de Trajan, le mammisi romain, suivi d'un autre de la XXXe dynastie, et un sanatorium où les malades étaient soignés selon les indications de la déesse. Sur le toit ont été élevées six chapelles dédiées à Osiris, car on pensait que Denderah était une sépulture du dieu : le plafond d'un de ces édifices représente le célèbre Zodiaque, mais, sur place, on ne peut en admirer qu'une copie, les français de l'Expedition d'Egypte ayant prélevé l'original pour le rapporter au Louvre.

Devant le grand bâtiment, à droite de l'entrée, se dressent deux mammisi, de petits temples qui commémorent la naissance d'Ihy, le fils d'Isis : le plus ancien remonte au règne de Nectanébo Ier (XXXe dynastie) et a été achevé sous les Ptolémées, tandis que l'autre est d'époque romaine.

Au sud du temple d'Hathor et à côté de ce qu'il reste du lac sacré, on remarque un autre temple romain,de l'époque d'Auguste, le Temple de la Naissance d'Isis. Le lac sacré du temple de Denderah, au sud-ouest de l'édifice principal, servait aux ablutions du clergé et à la célébration des mystéres rattachés à la mort et à la résurrection d'Osiris.

Le Temple d'Abou Simbel

Abou SimbelAbou Simbel est situé sur la rive gauche du Nil, à environ 850 km du Caire, près de la seconde cataracte et de la frontière avec la Nubie soudanaise. C'est ici que le célèbre explorateur et orientaliste suisse J. L. Burckardt, le découvreur de Pétra, la capitale des Nabatéens, repéra en 1813 un grand temple partiellement enfoui sous le sable : ce monument avait été construit par Ramsès II, le plus grand pharaon de la XIXe dynastie (1295-1188 av. J.-C.).

Un second lieu de culte, dédié à Hathor et à la reine Néfertari, épouse de ce même roi, avait été bâti non loin de là. En octobre 1815, le voyageur et antiquaire anglais William John Bankes visita Abou Simbel et pénétra dans le petit temple ; quant au grand, il avait presque complètement disparu sous les sables et on ne voyait plus que le buste d'une des quatre statues colossales du pharaon en majesté qui décoraient sa façade. En mars 1816, le consul piémontais Drovetti visita le site mais ne parvint à embaucher suffisament de main-d'oeuvre pour désensabler le monument, comme Bankes aurait aimé le faire.

Seul Giovanni Battista Belzoni, assisté des officiers de la marine anglaise Irby et Mangley, réussit, en un mois de travail, à déblayer la masse énorme de sable qui bouchait l'entrée du temple ; il y pénétra le 1er Août 1817. L'explorateur fut probablement déçu, car il ne trouva pas les trésors sur lesquels il comptait, mais il s'exalta à la vue de la beauté des bas-reliefs polychromes qui décrivent les campagnes militaires de Ramsès II en Syrie, en Lybie et en Nubie, et ne put qu'être impressionné par les piliers massifs de la salle hypostyle, couverts de représentations du pharaon. Pour rappeller l'événement, Belzoni et ses amis gravèrent leurs noms et la date d'ouverture sur le mur septentrional du sanctuaire. Avec ses 30 mètres de haut environ, et 35 mètres de large, la façade est directement taillée dans la masse du rocher, et quatre colosses de 21 mètres de haut y sont adossés : à côté de ces statues gigantesques, d'autres plus petites, en pied, représentent la reine Néfertari et plusieurs princes et princesses royaux.

A l'intérieur, après avoir franchi le vestibule, on pénètre dans la grande salle hypostyle dont le plafond repose sur 8 piliers osiriaques ; de là, on passe à une seconde salle hypostyle, plus petite, puis à un second vestibule qui conduit au sanctuaire ; là, dans une niche, on découvre 4 statues des dieux Ptah de Memphis, Amon-Râ de Thèbes, Râ-Horakhty d'Héliopolis et du pharaon lui même, déifié. Deux fois par an, les rayons du soleil traversent l'enfilade des salles et éclairent les statues du saint des saints. Entre 1964 et 1968, il a fallu, ici aussi, démonter les deux temples, les transporter à 200 mètres du site primitifs et les remonter de façon à les rehausser de 65 mètres.

Le Temple d'Isis à Philae

Temple d'Isis à PhilaeL'île de Philae qui se trouve sur la première cataracte du Nil, est dominée par la masse imposante du temple ptolémaïque d'Isis, entouré d'autres monuments cultuels comme le temple d'Arensnouphis, ceux d'Hathor et d'Harendotès, et le kiosque de Trajan, que l'on voit à l'est.

A gauche du temple d'Isis, on remarque un long dromos avec un portique de 32 colonnes. Tous ces édifices étaient destinés à être complètement immergés après la construction du haut barrage d'Assouan : ils ont été entièrement démontés et transportés non loin de là, sur l'île d'Agilkia, qui est un peu plus élevée. Ce travail a été effectué de 1972 à 1980 dans le cadre de la campagne internationale pour le sauvetage des temples nubiens promue par l'Unesco.

Le second pylône du temple d'Isis, dont l'axe n'est pas perpendiculire au premier, délimite l'accès à la salle hypostyle qui marque le début de la partie la plus sacrée du monument ; il est décoré de deux scènes rituelles où l'on voit le roi Ptolémée XII Néos Dyonysos en train de massacrer ses ennemis.

Le kiosque de Trajan, du côté est un petit édifice aux proportions élégantes qui se compose d'un portique de 14 colonnes à chapiteaux campaniformes autrefois recouvert d'un toit en bois. Ce pavillion servait probablement aux cérémonies religieuses, quand la barque de la déesse Isis arrivait ou, au contraire, quittait l'île.

- page 3 de 5 -