Bien que l'Égypte ancienne ait exercé une certaine influence culturelle au-delà de ses frontières, il n'y eut parmi les nations du monde aucune communauté pour prendre sa succession lorsqu'à la fin de l'Antiquité le pays opéra la transformation qui en fit l'Égypte copte. Certains aspects de la religion égyptienne ont néanmoins laissé un héritage important, et le reconnaître apporte une nouvelle dimension à la compréhension de la culture judéo-chrétienne en Europe.

Le culte d'Isis et d'Osiris, qui promettait le salut personnel de l'âme, connut une large diffusion dans l'Empire romain. Les grands thèmes de cette religion à mystères se sont exprimés sous des formes qui ont influencé par la suite la littérature et l'iconographie chrétiennes : la Vierge à l'Enfant, le jugement de l'âme après la mort, la Cité céleste pour les justes et l'enfer avec ses tourments pour les damnés.

De surcroît, la « sagesse de l'Égypte » a représenté une référence (mal interprétée) pour les textes hellénistiques, égyptiens mais rédigés en grec, du Corpus hermeticus, ainsi que pour le néoplatonisme de Plotin (IIIe s. apr. J.-C.). Ces doctrines (et d'autres, tel le gnosticisme), fondées sur un enseignement ésotérique et sur la méditation, conditions nécessaires au salut de l'âme, se revendiquaient d'inscriptions hiéroglyphiques (qu'aucun Grec ni Romain ne savait lire) soi-disant dépositaires de toute sagesse.