CoupleLe mariage devait être considéré comme la norme pour un homme et une femme adultes mais nous savons peu de chose sur la manière dont les couples étaient constitués. La plupart des mariages semblent avoir été monogames, même s'il est parfois question d'hommes (en dehors de la royauté) qui avaient plus d'une femme. Nulle cérémonie, civile ou religieuse, ne sanctionnait le mariage : celui-ci avait lieu dès lors qu'un homme et une femme s'établissaient ensemble.

Le divorce n'était pas rare et se limitait au fait qu'un couple qui avait vécu ensemble se séparait. Le remariage était possible pour les femmes comme pour les hommes. Parmi les raisons de divorce, il y avait peut-être l'absence d'enfants ou l'adultère commis par la femme. En ce dernier cas, la femme risquait de perdre les biens auxquels elle avait en principe droit lors du divorce. En effet, l'adultère était pris très au sérieux et l'on jugeait inacceptable qu'un homme eût des liaisons avec des femmes mariées. La raison profonde en était que les maris transmettaient leurs biens à eurs enfants et voulaient donc être sûrs que leurs héritiers étaient effectivement leurs descendants biologiques. La maternité, bien entendu, n'était jamais mise en doute.

Une lettre écrite sous la XXe dynastie par une femme qui vivait à Deir el-Médineh, le village ouvrier de la rive gauche de Thèbes, retrace le scandale causé par un homme marié qui avait entretenu une liaison extraconjugale de huit mois, sans divorcer. Un fonctionnaire, après avoir empêché de justesse les amis de l'épouse éplorée de rosser le mari infidèle et sa maîtresse, exhorta l'homme à régulariser la situation d'une manière ou d'une autre. Cette lettre montre que, même si le mariage et le divorce n'étaient pas réglementés par l'État, ils comptaient assez pour que la pression sociale imposât de se conformer aux normes admises.