Vaste plaine fertile arrosée par le Nil, le Delta du Nil forme un triangle renversé dont la base est la côte méditerrannéenne. Après avoir coulé de Khartoum au Caire, le Nil se séparait en sept branches au nord du Caire à l’époque antique. L’embouchure évoquait la lettre «delta» pour les Grecs d’où le nom donné à cette région. Aujourd’hui, il ne reste que deux bras du Nil qui rejoignent la mer Méditerranée à Rosette et à Damiette. Entre les deux, se trouvent les terres les plus fertiles d’Égypte. Moins visitée que la Haute Égypte, cette région mérite néanmoins le détour et permet de découvrir un autre visage de l’Égypte.

Alexandrie

AlexandrieDeuxième ville et premier port d’Egypte, Alexandrie fut fondée par Alexandre le Grand en 332 avant J.C. au bord de la mer Méditerranée. Sous ses successeurs, les Ptolémées, elle devient capitale, le plus grand port du monde antique et un véritable creuset culturel où savants, artistes et philosophes se réunissent dans une académie, le Museïon. Le fameux phare, septième merveille du monde, guide alors les marins avec son signal lumineux visible à plus de 50 km. Alexandrie possède aussi une bibliothèque avec près de 700 000 ouvrages qui fut incendiée au IV ème siècle. La cité passe sous le contrôle romain après la mort de Cléopatre et perd de son importance à l’arrivée des arabes. C’est à Alexandrie que Bonaparte et son expédition débarquent en 1798. Elle connaît un second âge d’or grâce au développement du commerce de coton sous le règne de Mohamed Ali au XIX ème siècle qui fit percer le canal Mahmoudieh. Elle devient alors une ville cosmopolite plus méditerranéenne qu’égyptienne où de nombreuses communautés européennes s’installent dans des quartiers résidentiels. Une visite d’ Alexandrie permet d’avoir une vision complète de l’Egypte. La cité garde des vestiges intéressants de son passé d’ancienne capitale hellénistique.

Les catacombes de Kom El Shuqafa : magnifique nécropole romaine du I er siècle construite sur trois niveaux , les catacombes offrent une décoration surprenante mélangeant les styles pharaoniques, grecques et romains.

La colonne de Pompée : unique trace du grand temple de Sérapis, cette superbe colonne de granite rose haute de 30 m provient des carrières d’Assouan. Le fort du sultan Qait Bay : construit au XV ème siècle sur l’île de Pharos où se trouvait le célèbre phare disparu lors de séismes successifs, ce superbe fort abrite aujourd’hui un musée maritime.

Le musée gréco romain : excellent complément des musées égyptien et copte du Caire, il contient d’intéressantes pièces d’époque gréco romaine dont certaines témoignent du début du christianisme.

La nouvelle bibliothèque Alexandrina : la célèbre bibliothèque incendiée renaît avec l’aide de l’Unesco et est la mémoire de l’Egypte et du monde méditerranéen.

Le théâtre de Kom El Dicka : seul théâtre romain mis à jour en Egypte, il est en marbre blanc et gris et peut contenir 800 places.

Ismaïlia

Située au bord du lac Timsah, le lac du Crocodile, Ismaïlia a été fondée en 1861 par Ferdinand Lesseps au moment de la construction du canal de Suez principalement pour y loger les ingénieurs et les techniciens travaillant au chantier. Le nom d’Ismaïlia fut donné en hommage au Khédive Ismaïl. Ismaïlia a conservé son charme de ville coloniale avec ses jardins fleuris, ses belles villas coloniales ainsi que ses larges avenues bordées d’arbres et ne ressemble à aucune autre ville d’Égypte.

Tanis

TanisTanis est le site archéologique le plus intéressant du Delta. Capitale de l’Égypte au cours des XXIème et XXIIème dynasties, Tanis est très étendue à l’ époque ptolémaïque mais la submersion progressive de la région marque son déclin à l’époque romaine. Le cœur du site est occupé par la zone des temples entourée par une large enceinte en briques crues. C’est un peu une réplique des sanctuaires de Thèbes, groupés autour d’un vaste temple d’Amon. Toute cette zone n’est aujourd’hui qu’un champ de ruines impressionnant avec des obélisques couchés, des restes de colonnes et de statues. Une des principales innovations des pharaons de la Basse Époque fut de faire disposer leurs tombes dans l’enceinte du temple principal de leur capitale. Les plus belles trouvailles de ce site furent les six sépultures presque intactes de pharaons dont celle de Psousenès découvertes en 1939 par l’archéologue français Pierre Montet.

Wadi El-Natroun

Située à l’écart de la route du désert entre Le Caire et Alexandrie, la vallée de Wadi El Natroun tire son nom du natron ou carbonate de soude qui se dépose le long des lacs salés de cette région. Le natron servaient à embaumer les momies. C’est dans cette vallée que les coptes fondèrent dès le IVème siècle une cinquantaine de monastères dont quatre subsistent aujourd’hui. Ils sont entourés par des fortifications qui permettaient de se défendre des attaques des pillards et qui englobent les chapelles, les églises, les bâtiments, les jardins et les terres où poussent notamment oliviers et dattiers.