Tombe de Horemheb La tombe de Horemheb, successeur d'Ay, fut découverte en février 1908 par le jeune égyptologue anglais Edward Ayrton, qui travaillait au service de Théodore Davis, un riche Américain passionné d'archéologie. En raison de sa position, cette tombe immense était remplie de débris transportés par les eaux des oueds qui surgissent durant les pluies rares mais torrentielles qui s'abattent de temps en temps sur la région.

Horemheb avait travaillé à la cour d'Aménophis IV ; il passa ensuite au service de Toutânkhamon puis d'Ay, avant de monter lui-même sur le trône. Horemheb, scribe royal et général des armées, avait reçu également le titre de prince et, à l'époque ramesside, on le considéra comme le descendant direct d'Aménophis III. En matière de religion, il s'employa surtout à restaurer le culte d'Amon et, du point de vue politique, il déploya de grands efforts pour restructurer l'administration des provinces et des cadres militaires.

La structure de la tombe de Horemheb présente en effet deux innovations stylistiques propres aux grands hypogées de la XIXe dynastie : la disparition de l'angle droit entre la fin du corridor descendant et le vestibule qui précède la salle du sarcophage et l'introduction du bas-relief peint à la place de la simple peinture pour les décorations pariétales.

Pour la première fois, en outre, des extraits du Livre des Portes, appelé ainsi par référence aux "portes" qui séparent les douze heures de la nuit, apparaissent parmi les textes transcrits sur les parois. Le premier escalier descendant donne sur un premier couloir, interrompu par un deuxième escalier, d'où part un second couloir menant à une salle avec un puits, dont les parois comportent les premières peintures, représentant deux groupes de divinités : Hathor, Isis, Osiris et Horus à gauche, et Hathor, Anubis, Osiris et Horus à droite. Puis on rencontre une salle à deux piliers, d'où part un troisième couloir aboutissant au vestibule menant à la chambre funéraire, soutenue par six piliers. Dans cette salle, où s'ouvrent quatre annexes latérales et une annexe terminale, se trouvent un grand sarcophage encore en place et, sur un mur, une scène évoquant la Ve division du Livre des Portes, avec la représentation d'Osiris et de neuf personnages conduits vers la divinité.

L'un des aspects les plus intéressants de la tombe de Horemheb réside dans le fait que beaucoup de décorations pariétales ont été interrompues à divers stades de leur réalisation, de sorte qu'on peut se faire une idée précise des techniques utilisées par les artistes de l'époque. À certains endroits, les dessins sont à peine esquissés ; ailleurs, les grilles utilisées pour le calcul des proportions des personnages ou les corrections du dessinateur en chef sont parfaitement visibles ; à d'autres emplacements encore commence l'oeuvre du sculpteur incisant la couche d'enduit afin d'obtenir les bas-reliefs qui seront ensuite peints... L'inachèvement de la tombe est d'autant plus étonnant que Horemheb régna une trentaine d'années, un laps de temps suffisant pour achever la décoration de n'importe quelle sépulture... On a presque l'impression que tout cela a été fait délibérément, comme pour laisser un message.