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Mot-clé - Ramsès II

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lundi 5 décembre 2011

Le Temple d'Abou Simbel

Abou SimbelAbou Simbel est situé sur la rive gauche du Nil, à environ 850 km du Caire, près de la seconde cataracte et de la frontière avec la Nubie soudanaise. C'est ici que le célèbre explorateur et orientaliste suisse J. L. Burckardt, le découvreur de Pétra, la capitale des Nabatéens, repéra en 1813 un grand temple partiellement enfoui sous le sable : ce monument avait été construit par Ramsès II, le plus grand pharaon de la XIXe dynastie (1295-1188 av. J.-C.).

Un second lieu de culte, dédié à Hathor et à la reine Néfertari, épouse de ce même roi, avait été bâti non loin de là. En octobre 1815, le voyageur et antiquaire anglais William John Bankes visita Abou Simbel et pénétra dans le petit temple ; quant au grand, il avait presque complètement disparu sous les sables et on ne voyait plus que le buste d'une des quatre statues colossales du pharaon en majesté qui décoraient sa façade. En mars 1816, le consul piémontais Drovetti visita le site mais ne parvint à embaucher suffisament de main-d'oeuvre pour désensabler le monument, comme Bankes aurait aimé le faire.

Seul Giovanni Battista Belzoni, assisté des officiers de la marine anglaise Irby et Mangley, réussit, en un mois de travail, à déblayer la masse énorme de sable qui bouchait l'entrée du temple ; il y pénétra le 1er Août 1817. L'explorateur fut probablement déçu, car il ne trouva pas les trésors sur lesquels il comptait, mais il s'exalta à la vue de la beauté des bas-reliefs polychromes qui décrivent les campagnes militaires de Ramsès II en Syrie, en Lybie et en Nubie, et ne put qu'être impressionné par les piliers massifs de la salle hypostyle, couverts de représentations du pharaon. Pour rappeller l'événement, Belzoni et ses amis gravèrent leurs noms et la date d'ouverture sur le mur septentrional du sanctuaire. Avec ses 30 mètres de haut environ, et 35 mètres de large, la façade est directement taillée dans la masse du rocher, et quatre colosses de 21 mètres de haut y sont adossés : à côté de ces statues gigantesques, d'autres plus petites, en pied, représentent la reine Néfertari et plusieurs princes et princesses royaux.

A l'intérieur, après avoir franchi le vestibule, on pénètre dans la grande salle hypostyle dont le plafond repose sur 8 piliers osiriaques ; de là, on passe à une seconde salle hypostyle, plus petite, puis à un second vestibule qui conduit au sanctuaire ; là, dans une niche, on découvre 4 statues des dieux Ptah de Memphis, Amon-Râ de Thèbes, Râ-Horakhty d'Héliopolis et du pharaon lui même, déifié. Deux fois par an, les rayons du soleil traversent l'enfilade des salles et éclairent les statues du saint des saints. Entre 1964 et 1968, il a fallu, ici aussi, démonter les deux temples, les transporter à 200 mètres du site primitifs et les remonter de façon à les rehausser de 65 mètres.

Néfertari

Néfertari Les origines familiales de cette reine sont inconnues. Elle est la «Grande Épouse Royale» et l'épouse principale de Ramsès II. Avec Tiyi et Ahmès-Néfertari, elle est l'une des rares reines divinisées de son vivant. Elle joue un rôle de premier plan aux côtés de son époux, comme le démontrent de nombreuses représentations à proximité des statues royales et, surtout, le petit temple d'Abou Simbel, qui est dédié à la reine, identifiée à Hathor. Sa superbe tombé de la Vallée des Reines (QV 66) est une autre des raisons pour lesquelles Néfertari est restée célèbre jusqu'à nos jours.

Découverte en 1904 par Ernesto Schiaparelli, la tombe possède des fresques qui représentent le voyage de la noble défunte dans l'au-delà. Les scènes, qui s'inspirent du Livre des Morts, sont disposées de façon à retracer le parcours de l'âme de la reine. Après avoir descendu les escaliers et être parvenue dans la «salle d'or» (la salle du sarcophage), l'âme entre dans le royaume d'Osiris, où s'accomplit sa gestation. Ensuite elle subit les transformations de la transfiguration dans l'antichambre. C'est dans la petite salle annexe qu'est célébré le triomphe de la défunte qui, désormais, est prête à «sortir au jour», c'est-à-dire à ressusciter. Les magnifiques peintures murales étaient menacées par l'humidité et l'infiltration de sels qui faisaient disparaitre les enduits. Une première intervention, provisoire, a été effectuée en 1986 par l'Egyptian Antiquities Organization (E.A.O.) et par le Getty Conservation Institute, et a permis de sauver les parties les plus fragilisées (20% de la surface). Les travaux définitifs ont été menés à bien entre 1988 et 1994 par une équipe multidisciplinaire de l'E.A.O. et des archéologues italiens placés sous la direction de Paolo et Loura Mora.