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Mot-clé - Vallée des Rois

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jeudi 8 décembre 2011

La Vallée du Nil

Depuis l’Antiquité, les égyptiens se sont concentrés dans la Vallée du Nil qui offre au milieu du désert une étroite bande fertile de 10 à 15 km de large sur plus de 1000 km de long à l’exception du triangle du Delta d’environ 170 km sur 250 km. Artère vitale du pays, la Vallée du Nil est le berceau de la civilisation pharaonique où se trouvent les plus importants sites archéologiques. Elle se divise en trois zones : la Basse Egypte ou le triangle du Delta au nord, la Moyenne Egypte entre Le Caire et Assiout et la Haute Egypte au sud jusqu’au lac Nasser près d’Assouan. Dès l’antiquité, les égyptiens naviguent sur le Nil. Les blocs de granite ont descendu le Nil sur des bateaux depuis Assouan jusqu’aux pyramides. Les bateaux servent également à pêcher, à chasser et au transport des marchandises. Aujourd’hui, c’est sur un bateau de croisière que l’on apprécie le mieux les splendeurs de la Haute Egypte et le spectacle de la vie rurale sur les bords du Nil qui rappelle les fresques que l’on peut admirer dans les tombes des pharaons.

Assouan

AssouanAssouan, l’ancienne Syène , se trouve à 886 km du Caire, sur la rive droite du Nil et est la porte de l’Afrique au nord du lac Nasser. C’est là que prend fin la vallée du Nil et débute la Nubie. A l’intérêt historique et archéologique du site, s’ajoutent un climat exceptionnel très sec et des paysages d’une grande beauté qui font d’Assouan un lieu de séjour idéal. Les bateaux de croisière sur le Nil y jettent l’ancre. C’est aussi le point de départ pour une croisière sur le lac Nasser à la découverte des temples nubiens sauvés des eaux. Assouan est connu pour ses cataractes, ses îles, ses carrières mais aussi pour son marché aux épices et ses agréables promenades en felouque sur le Nil.

Le Haut Barrage : gigantesque ouvrage commandé par le président Nasser pour contrôler l’irrigation de la vallée, augmenter la surface des terres cultivables et permettre l’électrification de nombreux villages. Long de 4000 m, son épaisseur atteint 40 m et sa hauteur 110 m. C’est l’Union Soviétique qui apporta son aide financière et technique à ce projet. Le réservoir est constitué par le lac Nasser.

L’île Kitchener : immense jardin botanique, oasis florale au milieu du Nil, créé à la fin du XIX ème siècle par Lord Kitchener.

L’île Eléphantine : île verdoyante où se cachent un village nubien au milieu des palmiers, des ruines antiques, un nilomètre et un petit musée archéologique.

Le mausolée de l’Aga Khan : sur la rive gauche du Nil, en face d’Assouan, se dresse sur une colline le mausolée de l’Aga Khan, chef spirituel des Ismaéliens.

Le musée nubien : inauguré en septembre 1997, le musée des antiquités de Nubie accueille les vestiges d’une civilisation dont les terres ont été englouties par le lac Nasser.

L’obélisque inachevé : long de 42 mètres, il repose abandonné dans la carrière de granite rose, le fût présentant une fissure transversale.

Dachour

DachourLe site de Dachour qui vient d’être rouvert au public s’étend en bordure d’une palmeraie sur 3 km dans la prolongation sud de la nécropole de Saqqarah à 26 km au sud est de Guizeh. Le site comporte deux pyramides en pierre de la IVème dynastie, trois pyramides en briques crues de la XIIème dynastie ainsi que les vestiges de nécropoles et d’une ville de l’Ancien Empire. Une visite de ce site permet de visualiser l’évolution de la construction des pyramides avec la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge, toutes deux construites par le pharaon Snéfrou, le père de Khéops.

Denderah

Porte de DenderahSitué à 65 km au nord de Louxor, Denderah est l’une des plus anciennes cités religieuses d’Egypte : Tentyris. Ici régnait la déesse Hathor, la déesse de l’amour et de la joie. Commencé sous Nectanebo, le temple fut embelli et agrandi par les Ptolémées puis par les romains. C’est l’un des mieux conservés d’Egypte et il a la particularité de se trouver en pleine campagne. Il est célèbre pour sa salle hypostyle et ses chapelles richement décorées. Le site renferme également un lac sacré, le temple d’Isis construit par Auguste et une église copte construite probablement au Vème siècle.

Edfou

Situé à 109 km au sud de Louxor, à mi chemin avec Assouan, il ne reste de l’antique Apollinoplis Magna que le temple d’Edfou dédié à Horus, le dieu faucon. Edfou est l’un des temples les mieux conservés d’Egypte et le deuxième édifice en grandeur après Karnak. Le temple fut érigé par Ptolémée III sur un temple beaucoup plus ancien. Les romains le remanièrent et sa structure est presque semblable à celle de Denderah. Ensablé, il fut dégagé par l’égyptologue Auguste Mariette.

Esna

A 60 km au sud de Louxor, Esna, ville agricole, est née sur les ruines de Latopolis. On ne voit de l’ancienne cité qu’une partie du temple d’époque gréco romaine, dédié à Khnoum, dieu à tête de bélier. Seule, la salle hypostyle a résisté aux ravages du temps.

Kom Ombo

Kom OmboA 40 km au nord d’Assouan, sur la rive droite du Nil, se trouvait la ville de Nubit. Aujourd’hui, sur l’emplacement de l’antique cité ne se dresse plus que le superbe temple de Kom Ombo dédié au culte de deux divinités : Sobek, le dieu crocodile et Haroeris, le dieu à tête de faucon. Il fut commencé par Ptolémée VI et achevé au IIIème siècle. C’est un temple double qui possède deux entrées. Des momies de crocodiles ont été retrouvées dans une nécropole proche. L’arrivée par bateau est féerique car le temple surgit soudainement sur les berges verdoyantes du Nil.

Louxor

Sur les rives du Nil, à environ 675 km au sud du Caire, Louxor, ville pleine de charme, demeure une des étapes suprêmes de tout voyage en Egypte. La grande ville de Thèbes est durant des siècles capitale de l’empire égyptien, célèbre dans le monde entier. Elle est à l’apogée vers 1500 avant J.C. lors de la XVIIIème dynastie. Elle commence à décliner en 672 avant J.C. avec le saccage infligé par Assourbanipal, l’assyrien. Puis, la ville est presque abandonnée par les Ptolémées qui ont fait d’Alexandrie leur capitale. Durant les premiers siècles après J.C., des églises chrétiennes coptes puis des mosquées s’insèrent dans les ruines des temples. Au sud, grandit Louxor et au nord le village de Karnak. Aujourd’hui, c’est un immense musée à ciel ouvert avec les temples de Louxor et de Karnak sur la rive droite du Nil et sur la rive gauche, le monde des morts avec les tombeaux et les temples funéraires des pharaons et des nobles. Les Vallées des Rois, des Reines et des Nobles présentent à l’intérieur des tombes de superbes bas reliefs peints avec une grande finesse d’exécution et dont les couleurs sont restées intactes.

Colosses de MemnonLes colosses de Memnon : situées sur la rive gauche, les imposantes statues hautes de 18 m qui représentent Aménophis III semblent garder la nécropole thébaine. Elles marquent l’entrée du temple d’Aménophis qui n’existe plus aujourd’hui.

Deir El Bahari : dédié à la déesse Hathor, le temple funéraire de la reine Hatshepsout sur la rive gauche est unique car il est en partie creusé dans le roc et s’élève sur trois terrasses. Les lignes sont très pures et modernes.

Medinet Habou : à l’extrémité sud de la nécropole thébaine, se dresse l’ensemble monumental de Medinet Habou, le plus grand après Karnak. Il renferme principalement le grand temple funéraire de Ramsès III, l’un des mieux conservés et le plus célèbre dans l’antiquité. Les coptes s’y établirent au début de l’ère chrétienne.

Musée de Louxor : inauguré en 1975 sur les quais de Louxor, le musée de Louxor présente dans un cadre sobre et de façon claire des objets exceptionnels retrouvés sur les sites thébains. C’est un excellent complément à leur visite.

Palais d’Aménophis III : situé à Malgatta sur la rive gauche, le palais d’Aménophis III est le seul palais thébain connu à avoir été construit sur cette rive réservée aux morts pendant des siècles.

Ramesseum : en bas de la nécropole thébaine s’étend l’ensemble monumental du Ramesseum, érigé par Ramsès II pour son culte funéraire, l’une des plus belles constructions du site qui a malheureusement souffert au fil des temps. Ses proportions émerveillaient déjà les voyageurs de l’Antiquité. On peut y admirer notamment une gigantesque statue brisée de Ramsès II mesurant plus de 17 mètres, gisant au sol.

Temple de Karnak : l’immense temple de Karnak est situé à environ 3 km au nord du temple de Louxor. Il ne s’agit pas d’un seul temple mais d’un gigantesque et impressionnant complexe architectural comprenant une multitude de temples, de colonnes et des statues dont la majeure partie fut construite sous le Nouvel Empire. En fait, pendant plus de 2000 ans, chaque pharaon a voulu sanctifier à sa façon le dieu Amon, maître du lieu. L’impressionnant spectacle son et lumières évoque les splendeurs des pharaons et les différentes étapes de Karnak.

LouxorTemple de Louxor : seul témoignage important du passé à Louxor, le temple fut construit par Aménophis III, agrandi par Thoutmosis III et terminé par Ramsès II. Il est situé en plein centre-ville au bord du Nil. A l’entrée, se trouve le fameux obélisque dont le jumeau fut offert par Mehmed Ali au roi Louis Philippe et se dresse sur la place de Concorde à Paris. Le temple dédié à Amon ne servait qu’une fois par an quand le dieu Amon quittait le temple de Karnak pour aller rejoindre son épouse Mout dans le temple de Louxor lors de la fête d’Opet, le nouvel an.

Temple de Séthi 1er : temple funéraire de Séthi 1er, celui ci est sans doute l’un des plus beaux du Nouvel Empire. Le pharaon le construisit sur la rive gauche pour Amon et pour son père Ramsès Ier. Il a été achevé par Ramsès II à la mort de son père.

La Vallée des Nobles : située sur la rive gauche, la nécropole des hauts dignitaires du Nouvel Empire renferme plus de 450 tombes dont les décorations aux couleurs d’une étonnante fraîcheur fournissent de précieux renseignements sur la vie quotidienne dans l’Antiquité Égyptienne.

Vallée des RoisLa Vallée des Reines : située à l’extrémité sud de la nécropole thébaine sur la rive gauche, la Vallée des Reines abrite les sépultures d’épouses royales et de princes des XIXème et XXème dynasties dont celles de Néfertari et Touy.

La Vallée des Rois : située sur la rive gauche, la Vallée des Rois abrite plus d’une soixantaine de tombes datant des XVIIIème, XIXème et XXème dynasties. Les tombeaux de la Vallée des Rois profondément creusés dans le roc, offrent une démonstration saisissante des extraordinaires talents artistiques et architecturaux de la civilisation pharaonique. C’est là en 1922 que le tombeau du pharaon Toutânkhamon avec ses merveilleux trésors fut découvert par les archéologues britanniques lord Carnavon et Howard Carter. La sécheresse du climat désertique a admirablement conservé les décorations peintes des tombes qui évoquent la vie dans l’au-delà.

Memphis

De la très ancienne capitale de l’Ancien Empire, Mennof Rê, appelée Memphis par les Grecs, qui s’étendait sur 15 km de Guizeh à Saqqarah, il ne reste que peu de traces. Son déclin a commencé avec la création d’Alexandrie, la nouvelle capitale. En 391, l’édit de Théodose ordonne la fermeture des temples. La destruction de la ville commence et les conquérants musulmans utilisent les pierres des monuments pour construire leurs palais et leurs mosquées. Sur ce site, deux colosses de Ramsès II ont été découverts. L’un d’eux est exposé sur place, l’autre se trouve sur la place de la gare au Caire, la place Ramsès.

Philae

PhilaePerle de l’Egypte, le temple de Philae a été sauvé des eaux avec l’aide de l’Unesco lors de la construction du Haut Barrage. Son déplacement sur une petite île ajoute du charme à la beauté de son architecture. Les monuments de Philae sont relativement tardifs, les premiers datent des derniers pharaons au IVème siècle avant J.-C., et les derniers de l’époque romaine en passant par les Ptolémées grecs. Le temple principal est consacré à la déesse Isis. Le spectacle son et lumières de Philae écrit par André Castelot permet de revivre sous la nuit étoilée, les mystères d’Isis ainsi que les dernières grandes heures de l’Egypte pharaonique.

Pyramides de Gizeh

Pyramides de GizehLes plus célèbres des pyramides d’Egypte se dressent à Gizeh à 17 km du Caire, à la limite du désert, sur un plateau rocheux que les pharaons de la IV ème dynastie choisirent pour nécropole . La Grande Pyramide du roi Khéops, la plus haute et la plus ancienne est la seule des sept merveilles du monde antique qui nous soit parvenue. La pyramide de Khéphren a conservé une partie de son revêtement en calcaire. La pyramide de Mykérinos est la plus petite des trois. Autour des pyramides s’étend une vaste nécropole avec les petites pyramides des reines et les tombes de hauts fonctionnaires et de prêtres. Non loin de là, se trouve le temple de la vallée de Khéphren et la statue monumentale du Sphinx qui représente un lion couché dont la tête est à l’effigie du pharaon. Le spectacle son et lumières avec effets spéciaux, laser et texte d’André Malraux est tout à fait saisissant.

Saqqarah

SaqqarahLa plus vaste nécropole royale et civile de l’Ancien Empire s’étend sur 8 km de long et 2 km de large à l’ouest de Memphis et à 40 km au sud du Caire. Elle abrite la célèbre pyramide à degrés du pharaon Djéser construite par l’architecte Imhotep. C’est la plus ancienne pyramide et pour la première fois, la pierre est utilisée. Saqqarah, c’est aussi de nombreux tombeaux de dignitaires égyptiens décorés de bas reliefs peints qui ont fourni une inépuisable source de renseignements sur la vie quotidienne en Egypte au temps des pharaons.

lundi 5 décembre 2011

La Tombe de Ramsès VI

La tombe de Ramsès VI, connue et souvent visitée dans l'Antiquité, comme en témoignent les nombreux graffitis anciens gravés sur ses murs, ne fut fouillée et débarrassée des gravats obstruant une bonne partie des salles qu'en 1888, par Georges Daressy, pour le compte du service des Antiquités. Cette sépulture avait été en fait préparée et précédemment occupée par Ramsès V, qui ne régna que pendant quatre ans ; elle fut ensuite agrandie par Ramsès VI. On ne sait pas exactement pour quoi Ramsès VI préféra utiliser la tombe de son prédécesseur et frère plutôt que s'en faire creuser une spécialement pour lui, comme le voulait l'usage, mais on peut raisonnablement supposer que cette décision avait été dictée par des raisons d'ordre économique, ainsi, bien sûr, qu'une identité de vues théologico-religieuses.

Tombe de Ramsès VI

La tombe présente un plan typique de la XXe dynastie, avec une simplification architecturale considérable par rapport à la sépulture de Ramsès III, alors que la décoration est par ailleurs extrêmement complexe.

La tombe de Ramsès VI constitue une sorte de traité de théologie où les éléments fondamentaux sont le soleil et son voyage quotidien dans le monde des ténèbres, dont il sort éternellement victorieux, et la lumière qui en est la principale émanation. La signification des peintures pariétales, qui ont conservé de magnifiques couleurs où dominent les rouges et les jaunes, peut sembler parfois obscure et énigmatique, alors, que, en fait, elle est intimement liée aux origines du ciel, de la terre, de la création du soleil, de la lumière et de la vie.

Dans les premier, deuxième et troisième couloirs, les parois sont couvertes d'inscriptions tirées du Livre des Portes et du Livre des Cavernes, recueils de textes traitant de la géographie sacrée de l'au-delà et des cavernes que le soleil doit franchir dans son voyage nocturne. Le troisième couloir se termine par un puits rituel et une salle à quatre piliers d'où part un couloir donnant sur un deuxième vestibule: les parois de l'ensemble de ce secteur de la tombe reprennent et complètent les textes des Livres des Portes et des Cavernes, commencés dans les couloirs précédents. Dans les quatrième et cinquième couloirs, il y a des passages du Livre de l'Amdouat et, dans le second vestibule, des extraits du Livre des Morts. Le second vestibule précède la chambre funéraire, où se trouve le sarcophage brisé. Les représentations sur ses parois sont tirées du Livre de la Terre, alors que le Livre du Jour et le Livre de la Nuit sont illustrés sur le plafond astronomique par une double image de Nout sous forme de déesse du ciel diurne et nocturne. C'est ici que se produisait le mystère de la création du disque solaire et de sa renaissance quotidienne, parallèlement à la régénération du pharaon lui-même assimilé au soleil.

La Tombe de Ramsès III

La tombe de Ramsès III, connue depuis l'Antiquité, fut explorée pour la première fois à l'époque moderne par le voyageur écossais James Bruce en 1768, au cours d'une de ces explorations fabuleuses qui le conduisirent jusqu'en Abyssinie. Bruce baptisa ce monument "tombe des harpistes" en raison d'un extraordinaire bas-relief représentant deux harpistes aveugles.

Tombe de Ramsès III

Cette sépulture, décorée de peintures ayant conservé une étonnante fraîcheur de coloris, possède des dimensions imposantes - sa longueur est de 125 mètres ! Elle suit le plan typique des hypogées royaux de la XXe dynastie, avec quelques particularités quant aux décorations et à la disposition interne. Dans le deuxième couloir, dont les murs sont gravés d'extraits des Litanies de Rê, s'ouvrent huit petites chambres, disposées en deux groupes de quatre de chaque côté et décorées d'une série de scènes très rares et très intéressantes telles que la procession des divinités protectrices de l'Égypte, la préparation des aliments, le mobilier funéraire et les armes du roi, les offrandes alimentaires au dieu Hâpy, personnification du Nil en tant que source d'abondance, et les célèbres harpistes à (origine du nom de la tombe, chantant les louanges du souverain devant Atoum, Shou et Onouris. La représentation d'objets et de scènes sur les parois garantissait magiquement leur pérennité, mettant ainsi le défunt à l'abri des conséquences de spoliations de plus en plus probables.

Au bout de ce couloir, une petite chambre indique un brusque décrochement par rapport à l'axe de la tombe pendant son creusement, effectué selon des plans préétablis, les ouvriers tombèrent par hasard sur le tombeau tout proche - KV n° 10 d'Amenmès (un usurpateur qui régna brièvement sous Séthi II) et durent donc modifier la direction générale de la structure : un cas rare mais non unique puisqu'il s'est produit également dans la Vallée des Reines lors de la construction de la tombe de Néfertari, où un changement d'axe est imputable à la présence de la tombe de Touya.

Le troisième couloir, désaxé mais parallèle au premier, est décoré non seulement de textes du Livre de l'Amdouat, mais aussi d'extraits du Livre des Portes. Il conduit à un puits funéraire et, plus loin, à une salle à quatre piliers dans laquelle, outre les chapitres 4 et 5 du Livre des Portes, se trouve la représentation des races humaines alors connues ainsi que des scènes d'offrandes à Rê-Horakhty, Khêpri et Atoum - les trois formes de la divinité solaire. Dans l'annexe latérale de cette salle, qui s'ouvre du côté droit, figure une scène où Ramsès III se trouve devant Osiris et lui tend une plume symbolisant l'ordre et la justice de Maât. C'est à cet endroit que se termine la partie de la tombe que l'on peut visiter.

En réalité, un quatrième couloir donne sur un vestibule et, plus loin, sur la chambre funéraire à huit piliers qui contenait le sarcophage en quartzite rouge : ce dernier fut vendu au roi de France ; il est aujourd'hui conservé au musée du Louvre, tandis que son couvercle, récupéré par Belzoni, fut transporté en Angleterre et acheté par le Fitzwilliam Museum de Cambridge. La momie du roi fut retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari et se trouve toujours au musée du Caire.

Ramsès III, le constructeur du temple de Médinet Habou, fut le dernier grand pharaon d'Égypte : durant ses trente-deux années de règne, il défendit les frontières contre les attaques étrangères - les Peuples de la Mer en l'an 8 et les Libyens en l'an 11-, mais son règne se termina par une période de difficultés économiques et d'incertitudes politiques. Avec lui, c'est tout un monde, qui avait connu certes des crises passagères mais aussi de longues périodes de prospérité, qui s'achève pour toujours.

La Tombe de Séthi Ier

Tombe de Séthi IerLa tombe de Séthi Ier, père de Ramsès II, fut découverte en octobre 1817 par l'Italien Giovanni Battista Belzoni, quelques jours après celle de Ramsès Ier. Bien que cette tombe, nommée par les Anglais "Belzoni's tomb", ait été fermée au public en 1991, à cause de sérieux risques d'éboulements dans la salle du sarcophage et son inportance est telle qu'il est indispensable d'en donner une description, si sommaire soit-elle.

Située dans un petit ouadi latéral de la Vallée des Rois, la tombe de Séthi 1er est longue de plus de 120 mètres et décorée de peintures polychromes et de bas-reliefs d'une grande finesse. Son plan est particulièrement complexe : après un premier escalier descendant, un couloir mène à un deuxième escalier suivi d'un autre couloir, où s'ouvre une salle carrée avec un puits.

Plus loin se trouve une salle de 8 mètres de longueur à quatre piliers, annexée à une autre salle de la même taille ; de la salle aux quatre piliers un escalier latéral descend vers un couloir avec escaliers, un vestibule et une grande salle de six piliers et deux petites chapelles latérales. À partir de la salle à six piliers on parvient enfin à la chambre funéraire, dont le plafond astronomique représente la voûte céleste et les principales constellations.

C'est dans cette salle que Belzoni trouva un splendide sarcophage d'albâtre vide, long d'un peu moins de 3 mètres, sur lequel étaient gravés des extraits du Livre des Portes - ce texte évoque le voyage de la barque solaire d'Osiris à travers les douze heures de la nuit sur le fleuve infernal peuplé de démons et donne un répertoire des formules requises pour franchir les douze portes gardées par des génies et des serpents. Le sarcophage, creusé dans un albâtre si fin (5 centimètres) qu'il est translucide, fut transporté en Angleterre et acquis par un collectionneur anglais, sir John Soane, qui le plaça dans sa maison-musée de Londres, à Lincoln's Inn Field, où il se trouve encore aujourd'hui. La momie de Séthi 1er ne fut retrouvée qu'en 1881, dans la cachette de Deir el-Bahari.

La Tombe de Ramsès 1er

Tombe de Ramsès IerLa tombe de Ramsès Ier, située dans une petite vallée latérale perpendiculaire au ouâdi principal, fut retrouvée par Belzoni en octobre 1817.

De dimension modeste, elle présente pourtant des peintures pariétales d'excellente facture rappelant de près, du point de vue du style, celles de la tombe de son prédécesseur Horemheb. Ramsès Ier (transcription grecque du nom égyptien Ra-mes-sou), considéré comme le premier roi de la XIXe dynastie et le fondateur de la glorieuse lignée des Ramessides, était un militaire et fut choisi par Horemheb pour lui succéder sur le trône d'Égypte. La brièveté de son règne (moins de deux ans) obligea les artisans de Deir el-Medineh à achever hâtivement sa demeure éternelle, ce qui explique les dimensions étrangement réduites du corridor et de la chambre funéraire.

La tombe est rectiligne et ne comprend qu'un unique corridor situé entre deux escaliers descendants, dont le second débouche directement dans la chambre funéraire, occupée en bonne partie par un grand sarcophage de granit et flanquée de deux petites annexes. Comme dans la tombe de Horemheb, les scènes et les textes peints sont tirés du Livre des Portes.

La Tombe de Horemheb

Tombe de Horemheb La tombe de Horemheb, successeur d'Ay, fut découverte en février 1908 par le jeune égyptologue anglais Edward Ayrton, qui travaillait au service de Théodore Davis, un riche Américain passionné d'archéologie. En raison de sa position, cette tombe immense était remplie de débris transportés par les eaux des oueds qui surgissent durant les pluies rares mais torrentielles qui s'abattent de temps en temps sur la région.

Horemheb avait travaillé à la cour d'Aménophis IV ; il passa ensuite au service de Toutânkhamon puis d'Ay, avant de monter lui-même sur le trône. Horemheb, scribe royal et général des armées, avait reçu également le titre de prince et, à l'époque ramesside, on le considéra comme le descendant direct d'Aménophis III. En matière de religion, il s'employa surtout à restaurer le culte d'Amon et, du point de vue politique, il déploya de grands efforts pour restructurer l'administration des provinces et des cadres militaires.

La structure de la tombe de Horemheb présente en effet deux innovations stylistiques propres aux grands hypogées de la XIXe dynastie : la disparition de l'angle droit entre la fin du corridor descendant et le vestibule qui précède la salle du sarcophage et l'introduction du bas-relief peint à la place de la simple peinture pour les décorations pariétales.

Pour la première fois, en outre, des extraits du Livre des Portes, appelé ainsi par référence aux "portes" qui séparent les douze heures de la nuit, apparaissent parmi les textes transcrits sur les parois. Le premier escalier descendant donne sur un premier couloir, interrompu par un deuxième escalier, d'où part un second couloir menant à une salle avec un puits, dont les parois comportent les premières peintures, représentant deux groupes de divinités : Hathor, Isis, Osiris et Horus à gauche, et Hathor, Anubis, Osiris et Horus à droite. Puis on rencontre une salle à deux piliers, d'où part un troisième couloir aboutissant au vestibule menant à la chambre funéraire, soutenue par six piliers. Dans cette salle, où s'ouvrent quatre annexes latérales et une annexe terminale, se trouvent un grand sarcophage encore en place et, sur un mur, une scène évoquant la Ve division du Livre des Portes, avec la représentation d'Osiris et de neuf personnages conduits vers la divinité.

L'un des aspects les plus intéressants de la tombe de Horemheb réside dans le fait que beaucoup de décorations pariétales ont été interrompues à divers stades de leur réalisation, de sorte qu'on peut se faire une idée précise des techniques utilisées par les artistes de l'époque. À certains endroits, les dessins sont à peine esquissés ; ailleurs, les grilles utilisées pour le calcul des proportions des personnages ou les corrections du dessinateur en chef sont parfaitement visibles ; à d'autres emplacements encore commence l'oeuvre du sculpteur incisant la couche d'enduit afin d'obtenir les bas-reliefs qui seront ensuite peints... L'inachèvement de la tombe est d'autant plus étonnant que Horemheb régna une trentaine d'années, un laps de temps suffisant pour achever la décoration de n'importe quelle sépulture... On a presque l'impression que tout cela a été fait délibérément, comme pour laisser un message.

La Tombe de Toutankhamon

En novembre 1922, Howard Carter découvrit la tombe intacte d'un pharaon encore méconnu mais dont le nom, Toutânkhamon, devint bientôt si célèbre qu'il éclipsa celui des autres pharaons. Carter, qui travaillait pour le compte de lord Carnarvon, riche propriétaire foncier anglais ayant obtenu du service des Antiquités la concession de fouilles dans la Vallée des Rois précédemment attribuée à Théodore Davis, creusait depuis 1917, dans la zone comprise entre la tombe de Ramsès Il et celle de Ramsès VI.

Tombe de ToutankhamonAprès des années de recherches aussi infructueuses que coûteuses, lord Carnarvon était sur le point de renoncer à la concession, comme l'avait déjà fait Davis, qui avait déclaré que la vallée était un site "épuisé" du point de vue archéologique, quand, le 4 novembre 1922, un ouvrier dégagea une marche de pierre, la première d'un escalier qui descendait dans la montagne. Carter, présageant peut-être de la découverte tant attendue, recouvrit de terre la trouvaille et envoya un télégramme à Carnarvon en Angleterre pour l'informer de l'événement et le prier de le rejoindre immédiatement. Le 24 novembre, les travaux reprirent avec ardeur et l'escalier fut débarrassé des gravats qui l'encombraient. Carter et Carnarvon se retrouvèrent devant une première porte murée suivie d'une seconde: les deux portaient les sceaux de la nécropole et le nom tant rêvé, Toutânkhamon.

Le 26 novembre 1922, Carter, Carnarvon, sa fille Lady Evelyn et l'ingénieur Challender, qui depuis peu avait été associé aux travaux, purent finalement pratiquer un trou dans la seconde porte et observer l'intérieur de la tombe et les trésors qu'elle recelait. C'était la première, et jusqu'à présent la seule, tombe royale retrouvée pratiquement intacte dans l'histoire de l'égyptologie, même si son étude permit de comprendre qu'elle avait fait l'objet, dans l'Antiquité, d'au moins deux tentatives de vol, fort heureusement sans conséquences graves.

Il fallut plusieurs années pour vider la tombe de Toutankhamon et récupérer les quelque 3 500 objets qu'elle contenait, confirmant qu'il s'agissait de la découverte archéologique la plus spectaculaire jamais effectuée en Égypte. La tombe présente un plan simple et typique des sépultures de la XVIIIe dynastie : l'escalier descendant est suivi d'un bref couloir qui débouche sur une antichambre rectangulaire flanquée d'une petite annexe. L'antichambre conduit à la chambre funéraire, dont la paroi est s'ouvre sur une seconde annexe, que Carter baptisa "le trésor".

La chambre funéraire, au milieu de laquelle trône le grand sarcophage en quartzite rouge, est l'unique pièce de toute la tombe qui soit décorée de peintures. À l'intérieur du sarcophage, décoré des sculptures de quatre divinités protectrices (Isis, Nephthys, Selkis et Neith), se trouve un sarcophage anthropomorphe en bois, recouvert d'une feuille d'or : c'est le premier des trois destinés à contenir la momie du roi qui, bien qu'abîmée au cours d'une autopsie maladroite, repose encore dans sa tombe. La décoration est d'une grande simplicité et les peintures, en bon état de conservation, témoignent de l'influence du style amarnien : le jeune roi, probablement fils d'Aménophis IV Akhénaton, le pharaon hérétique qui introduisit le culte d'Aton, le dieu solaire unique, fut élevé et vécut jusqu'au moment de son accès au trône à la cour d'Akhet-Aton (Amarna), la nouvelle capitale.

Les scènes représentées décrivent le cortège funèbre avec le sarcophage de Toutânkhamon tiré par les dignitaires de la cour et Aï, son successeur, procédant à la cérémonie de l'ouverture de la bouche, scènes très rares dans une tombe royale. Les autres peintures représentent Toutankhamon accueilli par Nout devant Osiris (paroi nord), le jeune roi suivi par Anubis et Isis en présence d'Hathor (paroi sud), et sa navigation dans le monde de l'au-delà (paroi est); les textes peints sur les murs sont tirés du Livre de l'Amdouat, dont s'inspirent également certaines des peintures pariétales.